Un an après la crue du Gier qui avait inondé la ville de Givors le 17 octobre dernier, le président de la Métropole de Lyon et le maire de la commune demandent à l'Etat "d'agir" en faveur d'un plan de protection.
Il y a un an, une crue du Gier de type centennal, inondait les communes de Givors et de Grigny-sur-Rhône. Ce jour-là, des relevés font état d’une montée des eaux du Gier de deux mètres, et d’une masse de 40 centimètres de boue sur les chaussées. Au total, 500 habitants, une centaine de commerces et dix entreprises sont touchées sur la commune de Givors. Les routes de Rive de Gier et de Mornant sont coupées à la circulation, des rues sont dégradées, au même titre que la ligne ferroviaire et l'A47.
Un an après le drame, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, et le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, se sont rendus sur plusieurs sites sinistrés pour constater leur évolution et envisager des solutions d'avenir pour prévenir de nouvelles crues.
Remises en état et transformations
"C'est plus sympa sans les déchets", lance Bruno Bernard sur le parking Romain Rolland de Givors. Alors que près d'un an plutôt, un peu moins de 1 000 tonnes de déchets et encombrants liés aux inondations jonchaient le sol, le site est aujourd'hui complètement débarrassé. Faute d'un engagement tenu par l'ancien Premier ministre Michel Barnier, qui affirmait en octobre dernier aider au financement des réparations, 560 000 euros ont été déboursés par la Métropole de Lyon et la ville de Givors pour remettre le parking en état.
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Autres opérations menées depuis la crue, la remise en état de la route de rive de Gier et de la route de Mornant, la reprise des trottoirs et accotements sur la rue de la Paix, ou encore la réparation du gymnase Jacques Anquetil, dont le sol était devenu impraticable suite aux inondations : "Le sol avait gondolé, le système électrique avait été endommagé (...) Tout réparer a coûté beaucoup d'argent et a demandé du temps à notre commune", souligne le maire de la Ville. Aujourd'hui, le coût total des dégâts liés aux inondations est estimé à 100 millions d'euros.
Autre changement dans la commune, la création d'un parc rue du Moulin. Inondé d'un mètre d'eau lors de la crue, l'ancienne friche est en effet devenu un espace de verdure et ouvrira au public la semaine prochaine : "Suite à la crue, nous avons décidé de transformer cette friche en parc plutôt qu'en habitations, afin de limiter les impacts en cas de nouvelles inondations", affirme l'élu de Givors.

"Un an après rien n'a changé"
Malgré ces réparations coûteuses, le président de la Métropole de Lyon l'affirme : "Un an après rien n'a changé, le risque est le même". En effet, rien n'a été mis en place depuis, pour éviter qu'un incident de la sorte ne se reproduise : "Aujourd'hui c'est le même niveau de crue, les mêmes effets, voir pire pourraient se reproduire (...) Aujourd'hui nous sommes en danger et il faut agir", alerte Bruno Bernard.
"Aujourd'hui nous sommes en danger, il faut agir" - Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon
Pourtant, la solution, la Métropole de Lyon la possède : lancer des travaux de protection contre les inondations. Notamment en élargissant le Gier, en créant des zones d'expansion, en créant des digues et en renforçant le rôle de régulateur joué par la végétation. Bémol, un financement de l'Etat est nécessaire à la réalisation du projet estimé à 70 millions d'euros : "Aujourd'hui je demande à l'Etat de prendre la décision de venir soutenir ce plan de protection", affirme Bruno Bernard.
Demandée depuis plusieurs mois, l'aide n'a en effet toujours pas été attribuée, ce qui retarde le lancement des travaux : "Nous aimerions qu'elle arrive vite puisque c'est une quinzaine d'années de travaux qui nous attendent une fois le projet lancé (...) Plus nous commencerons tard, plus nous avons de risques de voir le même désastre se reproduire", déplore le président Ecologiste en espérant une réponse rapide du gouvernement.