Le professeur de Lyon 2 Julien Théry, déjà dans l'œil du cyclone depuis la semaine dernière pour avoir partagé une liste de "génocidaires à boycotter", est de nouveau épinglé par l'UNI pour avoir publié sur son compte Facebook une caricature antisémite représentant un juif en train de voler un portefeuille.
Les jours se suivent et les polémiques se succèdent pour l'université Lumière Lyon 2. En proie depuis de nombreux mois à de gros problèmes financiers, et alors que l'université lyonnaise avait déjà été fortement secouée par l'Affaire Balanche, du nom de ce professeur de géographie qui avait vu son cours être interrompu en avril dernier par des étudiants cagoulés le traitant de "raciste" et de "sioniste", depuis la semaine dernière, la polémique enfle autour d'un autre de ses professeurs : Julien Théry.
Ce professeur d'histoire avait été épinglé par le syndicat étudiant de droite l'UNI, pour avoir partagé sur ses réseaux sociaux une liste de "20 génocidaires à boycotter en toute circonstances". Une publication qui avait poussé la direction de l'université à saisir le procureur de la République de Lyon avant qu'une enquête ne soit ouverte sur cette affaire.
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Ce lundi 1er décembre, c'est une autre publication de Julien Théry, datant du 20 janvier 2024, qui refait surface et qui a été partagée par l'UNI. Une publication qualifiée d'antisémite par le syndicat étudiant et dans laquelle on peut voir un juif en train de voler un portefeuille dans le sac d'une Palestinienne. Un "mème" qui ne devrait pas arranger le cas du professeur déjà dans l'œil du cyclone ces derniers jours.
Théry soutenu par deux syndicats
Malgré tout, Julien Théry, resté silencieux depuis le début de cette polémique qui a fait réagir bon nombre de personnalités politiques, a été soutenu ce lundi 1er décembre par les syndicats Sud-Educ Lyon 2 et CGT Lyon 2. "Tous et toutes accusent Julien Théry d’avoir produit une liste antisémite comparable aux heures les plus sombres du XXe siècle. Pourtant cette liste, ce n’est pas lui qui l’a construite. Il n’a fait que reprendre telle quelle une liste publique de signataires d’une tribune appelant Emmanuel Macron à “ne pas reconnaître un État palestinien sans conditions préalables”, parue en septembre dernier" estiment les deux syndicats en référence à la première polémique du 22 novembre dernier.
Dénonçant également la réaction de l'université, les syndicats estiment que la direction de Lyon 2 a manqué à son devoir de protection pour l'un de ses agents "menacé personnellement par l’extrême droite et qui subit du harcèlement et des menaces envers des membres de sa famille." Un communiqué publié seulement quelques heures avant la nouvelle publication de l'UNI.
"Nous réitérons notre demande à la présidence et exigeons de cette dernière qu’elle prenne des mesures disciplinaires immédiatement à l’encontre de cet antisémite notoire" explique dans son post l'UNI Lyon. Contactée, la direction de l'université n'a pour l'heure pas donné suite. Reste désormais à savoir comment la présidence entend répondre à cette nouvelle controverse qui fragilise encore un peu plus une université déjà sous tension.
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