Le groupe Daikin chemical France annonce arrêter l'exploitation du PFHxA sur son site de Pierre-Bénite près de Lyon, un PFAS classé toxique probable pour la reproduction.
Daikin fait de nouvelles annonces ce lundi 1er décembre. Le groupe qui exploite une usine à Pierre-Bénite près de Lyon annonce à nos confrères du Progrès effectuer "la transition du surfactant fluoré PFHxA vers un surfactant non fluoré". En français, cela signifie que l'industriel n'exploitera plus ce PFAS classé toxique pour la reproduction dans ses process de production.
Une nouvelle substance inconnue
Le nom du remplaçant présenté comme plus vertueux n'est toutefois pas révélé par l'entreprise qui avance le "secret industriel". L'opération est présentée comme irréversible et a coûté environ un million d'euros à l'entreprise. L'usine continue néanmoins d'utiliser des PFAS, notamment le Bisphenol AF, suspecté d'être un perturbateur endocrinien.
Il fait l'objet d'une filtration dite absolue sur l'unité precompound (un temps arrêtée suite à une décision de justice) de l'usine, tandis que Daikin travaille, à la demande de l'État, sur un produit de substitution. La préfecture exige en effet de Daikin qu'il arrête l'utilisation du Bisphénol AF (classé comme "substance extrêmement préoccupante" par l'Europe) d'ici deux ans contre trois initialement.
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Les PFAS ?
Les "PFAS" (famille composée de plus de 4 700 molécules de synthèse) sont produits par l'homme depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques (résistantes aux chaleurs intenses ou aux acides, à l’eau et aux graisses…) expliquent leur présence dans un grand nombre de produits de consommation courante et applications industrielles. Le fait qu'ils soient très largement utilisés ( textiles, emballages alimentaires, cosmétiques, poêles anti-adhésives, mousses anti-incendie, imperméabilisants, cires à parquet, vernis et peintures, etc.), en plus de leur faible dégradation, rend ces substances omniprésentes dans l’environnement, notamment dans les cours d’eau. On parle de "polluants éternels" car ils peuvent rester dans l’environnement des décennies, voire des siècles. Le Rhône, de l'aval de Lyon jusqu'à la Méditerranée, est particulièrement touché.
Selon la littérature scientifique existante, les perfluorés favoriseraient les cancers chez l’homme et les défauts de défense immunitaire des enfants.
