Alexandre Vincendet, maire Horizons de Rillieux-la-Pape, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Rassuré par les sondages et l'alliance de Jean-Michel Aulas et de la droite pour les élections métropolitaines, Alexandre Vincendet, maire Horizons de Rillieux-la-Pape, envisage avec optimisme le scrutin de mars prochain : "le fait de pouvoir gagner Lyon doit nous permettre de gagner la métropole et de créer une alternative attendue par les habitants. Il faut donc que la méthode de rassemblement mise en place sur Lyon, qui permet cet élan dans les enquêtes d’opinion, soit reproduite à l’échelle métropolitaine. Il faut un alignement complet entre la métropole et la ville de Lyon".
Le responsable local d'Horizons fait du rassemblement le gage d'un mandat réussi en cas de victoires : "si on n’aligne pas la vision de la Métropole et celle de la ville, cela ne fonctionnera pas. Il faut être cohérents entre les politiques menées sur Lyon et la métropole pour relancer une agglomération qui perd des habitants et de l’attractivité depuis six ans. Si on ne recrée pas de richesse, il n’y aura ni grands investissements d’avenir ni infrastructures ambitieuses. Il faut recréer de la dynamique, du souffle et de la grandeur pour notre agglomération, la deuxième de France, qui glisse peu à peu dans les classements".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Alexandre Vincendet
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez "6 minutes chrono", le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Alexandre Vincendet. Vous êtes maire d’Horizons à Rillieux-la-Pape, vous êtes aussi un soutien de Jean-Michel Aulas pour les élections métropolitaines. Il veut présenter des listes "Grand Cœur Lyonnais", qui sont une déclinaison de son parti lyonnais "Cœur Lyonnais". Peut-être dans les 14 circonscriptions, on n’arrive pas bien à savoir comment il veut coopérer avec les Républicains. Vous, vous souhaitez que le rassemblement se fasse derrière Jean-Michel Aulas et non derrière les Républicains. Vous êtes prêt à aller jusqu’où ? Deux listes, une liste LR, une liste Grand Cœur ?
Le but, c’est d’avoir un rassemblement aussi large que possible. Ce que Jean-Michel Aulas et, globalement, nous avons réussi à faire sur Lyon, nous devons le reproduire sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise. Il y a bien sûr les élections municipales, et tout le monde l’aura compris, Jean-Michel Aulas est le grand favori de cette élection. Le fait de pouvoir gagner Lyon doit nous permettre de gagner la métropole et de créer une alternative attendue par les habitants. Il faut donc que la méthode de rassemblement mise en place sur Lyon, qui permet cet élan dans les enquêtes d’opinion, soit reproduite à l’échelle métropolitaine. Il faut un alignement complet entre la métropole et la ville de Lyon.
À ceci près qu’à Lyon, le candidat sera Jean-Michel Aulas. Il ne pourra pas être président de la métropole. N’est-ce pas particulier de se ranger derrière quelqu’un qui ne sera pas le président ?
Je pense que tout le monde fait la même erreur. Contrairement à une élection municipale, à une élection métropolitaine, on ne vote pas pour le président de la métropole. On vote pour...
Vous pouvez clarifier les choses ? En 2020, tous les camps avaient clarifié leur situation.
Très bien, mais est-ce que vous pensez fondamentalement…
Vous aviez vous-même brigué, pour LR, l’investiture pour être candidat à la présidence.
J’ai brigué l’investiture, mais sur le plateau nord, où je rappelle qu’à Rillieux-la-Pape je fais 67 % au second tour des élections métropolitaines avec trois listes en face, nous faisons le plus gros score de l’agglomération. Nous n’avons jamais mis en avant les têtes de liste mais les maires, la volonté de développer notre territoire avec cohérence. C’est ce qui nous a permis d’obtenir le meilleur résultat possible. Les électeurs n’avaient pas voté pour François-Noël Buffet, Gérard Collomb, David Kimelfeld ou Bruno Bernard. Ils avaient voté pour une cohérence et une ambition territoriale.Je pense que les élections métropolitaines sont aussi l’occasion de créer ce rassemblement et d’avoir une cohérence entre Lyon et sa périphérie. Au-delà de ça, l’élection du président de la métropole se jouera au troisième tour. Personne, à part Jean-Michel Aulas aujourd’hui, ne crée cet effet d’élan. Personne dans la classe politique lyonnaise ou métropolitaine n’a cette force, cette marque et cette capacité de rassemblement. Regardez la façon dont les choses se sont faites à Lyon : dans la transparence, la confiance et la construction collective.
Peut-être que les Républicains, eux, avaient imaginé que leur soutien à la ville valait un soutien réciproque à la métropole. Or, c’est plutôt vers le scénario inverse que l’on s’achemine. Les Républicains peuvent dire : "Nous avons la majorité des maires, 40 maires avec nous." Le vrai sujet, c’est à nous de tirer la liste, ou en tout cas de revendiquer une décision potentielle.
Quand on place les questions de personnes avant la capacité de rassemblement, on se trompe de combat. Je veux simplement dire une chose : on ne doit jamais faire de la politique avec de vieux miroirs, sinon on se voit plus beau qu’on ne l’est. Je suis issu des Républicains, aujourd’hui chez Horizons, mais je connais bien cette famille politique. Il n’est pas interdit de prendre un peu de hauteur et de regarder le rapport de force tel qu’il est. Les Républicains sont aujourd’hui dans l’opposition métropolitaine. Ils ne représentent pas plus de 50 % de cette opposition et le rapport de force créé en 2020 a été perdant. On ne va pas rejouer le même match avec le même logiciel en 2026.
Pendant des années, la droite a joué la périphérie contre Lyon. Ce temps est révolu. Nous avons désormais la capacité de gagner Lyon avec un candidat qui a su créer une large union, et, si nous faisons de même, de gagner la métropole. Si la ville de Lyon ne va pas bien, la périphérie n’ira pas bien. Il faut aligner totalement les intérêts de la ville, de la métropole et de la périphérie. Le prérequis, c’est de régler les questions programmatiques et territoriales avant les questions de personnes.
Quand vous dites que la question du candidat se réglera au troisième tour, donc après les deux tours de scrutin, n’y a-t-il pas aussi un biais personnel ? Vous ne seriez pas justement cet homme du troisième tour, capable de parler à toutes les droites ?
Je suis très à l’aise. Celui qui sera l’arbitre du match, ce sera aussi Jean-Michel Aulas.
Donc vous lui donnez les pleins pouvoirs ?
Jean-Michel Aulas apportera, si la ville et les circonscriptions métropolitaines sont gagnées, environ 45 conseillers métropolitains. La majorité est à 76. Cela signifie qu’il amènerait les deux tiers d’une possible majorité, ou une minorité de blocage considérable. Il faudra donc un alignement total. Nous verrons le moment venu, mais je le répète : quand on met les questions de personnes avant celles du programme et de la vision, on crée les guerres intestines de demain.
Le plus important, c’est que si l’on n’aligne pas la vision de la métropole et celle de la ville, cela ne fonctionnera pas. Il faut être cohérents entre les politiques menées sur Lyon et la métropole pour relancer une agglomération qui perd des habitants et de l’attractivité depuis six ans. Si on ne recrée pas de richesse, il n’y aura ni grands investissements d’avenir ni infrastructures ambitieuses. Il faut recréer de la dynamique, du souffle et de la grandeur pour notre agglomération, la deuxième de France, qui glisse peu à peu dans les classements.
