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Affiche sur une synagogue, la communauté juive en émoi

Suite à l’inscription “Israël assassin” sur le mur d’une synagogue dans le 7e arrondissement de Lyon, la communauté juive a vivement réagi et déplore l’importation du conflit israélo-palestinien en France.

"De mémoire, c’est la première fois que nous voyons un tel acte", nous indique une fidèle de la synagogue Nevé Shalom. Ce samedi, au petit matin, une banderole où était écrit “Israël assassin” était apposée sur une synagogue du 7e arrondissement de Lyon.

“L’importation du conflit israélo-palestinien en France”

"Nous sommes dans l’importation totale du conflit qui se passe au Moyen-Orient", réagit vivement Marcel Dreyfuss, président du Consistoire de Lyon. Même discours du côté du Crif Rhône-Alpes. Dans un communiqué ce lundi, le conseil des communautés juives de France "condamne avec la plus grande fermeté les inscriptions antisémites sur la façade de la synagogue Nevé Shalom dans le 7e arrondissement de Lyon".

"Cet acte d’une lâcheté inqualifiable continue de s’inscrire dans un climat délétère et nous conforte dans l’inquiétude qui est la nôtre, face à la grave montée de l’antisémitisme qui sévit dans notre pays, montée contre laquelle nous appelons tous et chacun à prendre ses responsabilités”, ajoute le communiqué.

“Une guerre contre la démocratie”

La présidente du Crif Rhône-Alpes s’interroge sur le bien-fondé des manifestations. "Dans les cortèges, il y a certainement des gens sincères, mais la plupart soutient le Hamas et non le peuple palestinien", nous affirme Nicole Bornstein. "À Lyon, il y a un calme apparent, car la préfecture gère très bien les choses. Mais jusqu’à quand ?" se demande-t-elle.

Pour Nicole Bornstein, la montée de l’antisémitisme est latente depuis plusieurs mois déjà ; elle fait référence, notamment, au geste de la quenelle et à Dieudonné. Elle regrette les actions des groupes extrémistes dans tout le Moyen-Orient "Nous sommes dans une guerre de religion. Pas seulement vis-à-vis des juifs, mais aussi des chrétiens, en Irak par exemple. C’est une guerre contre l’Occident, contre la démocratie", assène-t-elle, tout comme Marcel Dreyfuss.

"Souhaitons que les postures républicaines affichées ne soient pas que des façades et deviennent des réalités qui seront alors source d’apaisement", achève le communiqué du Crif

Jouer l’apaisement, selon Kabtane

De son côté, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, mis en cause par le communiqué du Crif pour ne pas avoir "plus sévèrement condamné les actes antisémites", se dit peiné et déçu. "La liberté d'expression est fondamentale, le fait de dire qu'il y a des Palestiniens innocents qui meurent n'est pas antisémite", nous confie-t-il.

"Nos communautés doivent jouer l'apaisement. Nous sommes tous citoyens d'un même pays, nous devons éviter que nos populations entrent dans un tourbillon de violence", ajoute Kamel Kabtane.

Dans un entretien à Libération, Gilles Kepel, professeur à Sciences Po, spécialiste de l’Islam et du monde arabe, apporte son analyse sur la situation délicate en Israël et les risques de récupération du conflit en France. Il prévient à ce sujet : "Ce contre-la-montre mortifère s'inscrit dans la redistribution des cartes au Moyen-Orient (la renégociation nucléaire entre l’Iran et l’Occident, les conflits civils en Syrie et en Irak), mais il a bien sûr pour effet pervers de comporter des risques de déstabilisation de nos sociétés européennes."

MÀJ le vendredi 25 juillet

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