Dans le mot qu'il a laissé sur un livre d'or destiné aux associations de victimes lors de la commémoration du 13-novembre à Lyon, Jean-Michel Aulas évoque "ceux qui ont cautionné". Impossible de comprendre avec certitude ce qu'a souhaité dire l'ex-président de l'OL. Ses opposants craignent d'y voir une attaque, tandis que son entourage semble mal à l'aise.
Jeudi dernier, la Ville de Lyon a rendu hommage aux 132 victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. 500 personnes se sont recueillies dans la cour de l'Hôtel de Ville, ouverte aux Lyonnais pour l'occasion. La cérémonie s'est achevée par une minute de silence et les notes de Quand on a que l'amour, interprétée dix ans plus tôt à l'hôtel des Invalides par Camélia Jordana, Yaël Naim et Nolwenn Leroy.
"On attend une explication"
Avant de quitter l'Hôtel de Ville, officiels et anonymes ont pu écrire un mot dans l'un des deux livres d'or qui sera ensuite remis aux associations de familles des victimes. Présent, comme il l'a relayé sur les réseaux sociaux, le candidat aux élections municipales, Jean-Michel Aulas a laissé un mot que Lyon Capitale a pu consulter.

"Cette cérémonie qui aurait pu être conclue par une belle Marseillaise démontre que la force du collectif donne à tous, même ceux qui ont cautionné la force de défendre l'état de droit et penser à vie à ceux qui ont perdu un des leurs dans cette horrible attaque qui a démarré au Stade de France." Le mot est signé "JM Aulas, vice président de la Fédération de football".
Pas de réponse dans l'entourage d'Aulas
S'il semble manquer une virgule, les termes "même ceux qui ont cautionné" ont fait grincer des dents dans les rangs de la majorité écologiste et de gauche à Lyon, qui s'interroge sur l'interprétation de ces mots et le sens que l'ex-président de l'OL a souhaité leur donner. "On attend une explication", lance-t-on dans la majorité qui y voit une attaque très inopportune. "Il est très flou, je ne sais pas à qui ou à quoi il pense", indique le maire du 4e arrondissement, Rémi Zinck, qui faisait la queue à quelques mètres de l'ex-président de l'OL lors de la cérémonie.
Contacté lundi midi, l'entourage de Jean-Michel Aulas nous a indiqué dans un premier temps ne pas avoir connaissance du mot laissé par le candidat. Il a ensuite été précisé qu'il serait difficile de donner suite dans nos délais, invitant aussi Lyon Capitale à "être vigilant (quant à sa) subjectivité" et à une éventuelle "mauvaise interprétation".
"Je trouve ça minable"
"Qu'il se permette cela dans un moment de concorde c'est très surprenant", ajoute de son côté Rémi Zinck estimant qu'il "faut montrer aux habitants que nous sommes responsables dans ce genre de moments". Et de conclure : "Je ne vois pas qui, quel parti, a cautionné les attentats. Faire ce genre de polémique, je trouve ça minable." Au moment de la parution de cet article, Lyon Capitale n'a pas eu d'explication de texte du principal intéressé permettant d'affirmer qui sont "ceux qui ont cautionné".
Lire aussi : Lyon : dix ans après les attentats du 13 novembre, "ce recueillement n’est pas un repli, c’est un acte de résistance"

Aulas n'en est pas à son premier commentaire alambiqué. Ces tweets et même ses interviews du temps de l'OL avaient souvent peu de sens et étaient mal écrits.
c'est la méthode Trump... polémiquer, ...l'important c'est qu'on parle de lui...d'occuper l'espace médiatique