Grégory Doucet, le nouveau maire de Lyon
Grégory Doucet, le nouveau maire de Lyon © Antoine Merlet

À Lyon, une vague verte qui balaie tout

Trois mois après le second tour, la vague verte s’est largement confirmée. Grégory Doucet (EELV) a largement été élu maire de Lyon. Bruno Bernard (EELV) devrait, lui, être le prochain président de la métropole. Ses listes l’emportent dans 9 des 14 circonscriptions. Comme au premier tour, le verdict des urnes est sans appel pour Gérard Collomb très largement battu à la ville comme à la métropole. Ce 28 juin, une page de la politique lyonnaise s’est tournée.

La victoire des écologistes ne souffre d’aucune contestation. Les troisièmes tours, un temps promis comme incertain en fin de semaine prochaine, n’amèneront qu’une confirmation des rapports de force sortis d’urnes trop peu remplies de bulletins. La vague verte entrevue au premier tour a été confortée trois mois et un confinement plus tard par un corps électoral toujours plus restreint. Jusqu’à présent, localement, Les Verts n’avaient jamais géré plus qu’un arrondissement en période d’opposition. C’était en 1995. Ce lundi matin, ils se réveillent à la tête de la métropole de Lyon (avec Bruno Bernard), de la ville de Lyon (Grégory Doucet) et de celle de Givors (Mohamed Boudjellaba).

Petit chelem à Lyon

Pour la ville de Lyon, l’affaire semblait entendue dès le premier tour. Ce dimanche, les électeurs l’ont confirmé, réaffirmant tout autant une envie d’écologie que de renouvellement. Les listes de Grégory Doucet l’ont emporté dans 7 des 9 arrondissements. Les listes d’alliance entre les LREM officiels et Les Républicains sauvent seulement le 2e et le 6e. Dans son fief du 9e, Gérard Collomb a été déboulonné sans ménagement. Camille Augey, la tête de liste, l’emporte avec plus de 60% des voix. À l’échelle métropolitaine, la vague verte imaginée principalement sur Lyon et Villeurbanne a gagné d’autres territoires comme le sud de la métropole. Les listes de Bruno Bernard l’ont emporté dans 9 des 14 circonscriptions, rendant ainsi caduques toutes potentielles manoeuvres de troisième tour.

Alliance perdante

L’alliance scellée dans l’entre deux tours entre Gérard Collomb et la droite a été massivement rejetée par les électeurs. Ceux qui l’ont conclu ont d’ailleurs tous été balayés. Yann Cucherat a été défait dans le 5e arrondissement. Gérard Collomb dans le 9e comme dans sa circonscription métropolitaine où il n’arrive qu’en troisième position, devancé par Thomas Rudigoz, l’un de ses anciens protégés. François-Noël Buffet, chef de file de l’attelage baroque de second tour, échoue, lui, aussi dans sa circonscription pour une poignée de voix alors que l’union avec le candidat de Gérard Collomb semblait avoir dégagé son horizon. Quant à David Kimelfeld, il ne sera pas l’homme du troisième tour, celui qui en l’absence de majorité claire s’imaginait le plus petit dénominateur commun. L’écologiste Fabien Bagnon l’a très nettement battu dans la circonscription Lyon Centre. Ce dimanche, tous les acteurs majeurs de cette campagne ont été écartés par les écologistes qui se sont vus offrir, ce dimanche, des majorités claires.

“L’étoffe des rêves”

À la métropole de Lyon, Bruno Bernard disposera d’une majorité absolue. Aux dernières heures d’une soirée achevée dans son QG dans une douce euphorie, le futur président de la plus importante collectivité locale de France tablait sur un groupe de 80 à 85 élus dans une assemblée qui en compte 150. La vague verte va s’accompagner d’un profond renouvellement. La plupart des candidats écologistes n’ont jamais exercé le moindre mandat. Des figures historiques de la classe politique locale ont perdu de leur splendeur à défaut de totalement disparaître. Gérard Collomb encore à la ville de Lyon comme à la Métropole, mais des groupes très minoritaires. Ce dimanche 28 juin, les électeurs, du moins ceux qui se sont déplacés, ont fait un choix clair. Et historique. “Ce soir, Lyon avait rendez-vous avec l’histoire. Lyon est au rendez-vous. Lyon a choisi l’écologie. Lyon est faite de cette étoffe dont sont tissés les rêves. Le rêve n’est plus suspendu dans les airs. Lyon a atterri”, imageait Grégory Doucet au soir de son sacre. Bruno Bernard, le futur président de la métropole, a prononcé un discours plus sobre, rappelant les axes majeurs de son programme. “Nous serons au travail dès demain”, a-t-il promis. Les écologistes ont désormais six ans, et des majorités solides, pour transformer leurs rêves en réalité palpable.

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