L’épidémie de grippe s’annonce sévère en région Auvergne-Rhône-Alpes

+ 115%, c’est l’augmentation du nombre de cas de grippe en une semaine en région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans son dernier “point épidémiologique” publié ce mercredi 28 décembre, l’Agence régionale de santé (ARS) dresse un nouvel état des lieux de l’épidémie de grippe. Le pic devrait être atteint dans les semaines qui viennent.

Avec environ deux semaines d’avance par rapport à celle de février 2016, l’épidémie de grippe en cours se révèle particulièrement intense. Le seuil épidémique dépassé avant même la fin du mois de décembre contraste avec les deux années précédentes. L’ARS indique dans son dernier bulletin santé pour la région Auvergne-Rhône-Alpes publié ce mercredi 28 décembre que l’épidémie “poursuit sa forte progression, avec 616 cas pour 100 000 habitants au cours de la dernière semaine”. L’activité de SOS Médecin liée à la grippe est ainsi passée de 12,5 à 18,5% en sept jours.

Depuis le début de l’épidémie, on recense 82 cas graves de grippe et quatre décès en Auvergne-Rhône-Alpes, sur un total de huit décès dans toute la France. “Un nombre en forte augmentation et particulièrement élevé pour ce début d’épidémie”, ajoute l’ARS, qui signale aussi que “les 65 ans et plus représentent 74 % des cas signalés, soit bien plus qu'au cours de la saison 2015-2016”. Un chiffre qui s’explique en partie par la particularité du virus de la grippe cette année, H3N2, responsable de l’épidémie actuelle : “Le virus H3N2 est connu pour toucher d’avantage les personnes âgées, développe Jean-Loup Chappert, épidémiologiste à l’antenne régionale de Santé public France. L’épidémie de grippe de 2015-2016 impliquait le virus B, qui lui touche plus les enfants.

Si l’épidémie de grippe dure en moyenne neuf semaines, elle peut aussi être plus courte ou plus longue. Lors de l’hiver 2009-2010, elle s’était étalée sur 16 semaines.

Il n'est pas trop tard pour se faire vacciner

Faut-il craindre une surmortalité cette année des personnes de plus de 65 ans ? Impossible de répondre pour le moment, mais “on peut l’envisager”, s’avance Jean-Loup Chappert. Le ministère de la Santé a d’ailleurs demandé aux établissements accueillant des personnes âgées de “relancer la vaccination” et de bien rappeler aux employés les mesures pour limiter la propagation du virus.

Autre chiffre qui interpelle : 40% des cas graves signalés sont des personnes vaccinées contre la grippe, alors que 34% de ces cas graves ne sont pas vaccinées. Cela veut-il dire que le vaccin est inutile ? C’est plus compliqué. Dans le détail, 75% des cas graves sont des personnes de plus de 65 ans, une tranche d’âge où on se vaccine en moyenne un peu plus contre la grippe, mais aussi pour qui “le vaccin n’est efficace qu’à 35%”, explique Jean-Loup Chappert.

Quoi qu’il en soit l’ARS tient à signaler que la vaccination est encore possible pour les retardataires, durant quelques jours. Il faut compter en moyenne 15 jours avec que le vaccin ne fasse effet. L’agence appelle aussi les patients à éviter de se rendre automatiquement aux urgences, mais plutôt de consulter en priorité un médecin traitant.

Quelques bons comportements à adopter : ici

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