Antenne 4G: de l’électricité dans l’air

Trois antennes 4G Free vont être prochainement installées avenue Paul-Krüger à Villeurbanne. Le hic : elles se trouvent à proximité d’une crèche, d’un centre aéré et d’une école. Rapidement, les riverains se sont mobilisés autour d’un collectif pour interdire l’implantation d’une telle installation. La mairie de Villeurbanne, elle, a donné son feu vert. Les spécialistes considèrent, études à l’appui, que le téléphone portable est plus dangereux pour l’homme qu’une antenne-relais.

Ce sont les antennes de la discorde. Trois antennes-relais 4G seront prochainement implantées sur le toit d’un immeuble de l’avenue Paul-Krüger, à Villeurbanne. "Depuis ce mardi, l’installation physique a débuté avec la mise en place de mâts. Ensuite, il y a un délai de deux mois entre la demande d’autorisation d'émettre attribuée par l’Agence nationale des fréquences et l’installation des antennes", explique Simon Movermann, directeur général adjoint à l’animation et la vie sociale à Villeurbanne. Jusque-là, personne n’y voit le moindre débat.

Problème, ces antennes se trouvent à 80 mètres de la maison sociale Cyprian, qui héberge une crèche, un centre aéré et des structures d’accueil périscolaire, et à 400 mètres d’une école maternelle et élémentaire de 250 élèves. Immédiatement, une mobilisation s’est lancée sous l’égide d’un collectif de riverains pour obtenir l’abandon du projet. Dans un communiqué, ce collectif dénonce "le danger sanitaire que fait peser l’installation de trois antennes de téléphonie mobile Free à côté d’une crèche et la négligence des pouvoirs publics sur ce dossier". Une pétition circule et avoisine les 400 signatures. Le collectif a également introduit un recours gracieux visant à interdire la pose des antennes. Sans succès. "Le recours était hors délai. De toute façon, on n’avait aucun grief contre la mairie", avance le directeur général.

Peu de capacité pour la mairie

Mise en cause par les riverains, la mairie de Villeurbanne se défend en évoquant le manque de moyens juridiques pour contrer une telle installation. "On n’a pas les moyens de s’y opposer, dans la mesure où l’antenne respecte le plan local d’urbanisme. Si on refuse cette implantation, on sera condamné par le tribunal administratif", évoque Simon Movermann. Et de poursuivre : "Sur les questions de santé, le maire ne peut se prononcer là-dessus. C’est une agence nationale qui autorise les émissions." Lors du débat organisé le 22 mai dernier, la mairie a demandé à Free de réaliser des évaluations des futures émissions dans la crèche et l’école. Les simulations se trouvent largement en dessous des seuils d’exposition maximum fixés par la réglementation. La mairie a également décidé de faire procéder à des mesures dans l’école et la crèche concernées, "d’ici 15 jours", annonce le directeur général, qui ajoute : "On fera aussi une campagne d’information après la mise en service de l’antenne."

Problème de communication

Cette implantation a été découverte un peu par hasard. Certains habitants avaient carrément appris la future installation grâce à un panneau de déclaration de travaux. "Free s’est mis d’accord avec le propriétaire de l’immeuble, qui n’habite d’ailleurs pas sur place. Ce dernier n’a pas prévenu les locataires. Il n’est pas en faute selon la loi. C’est le droit de propriété en France. Mais je comprends que cela soit choquant pour eux", concède Simon Movermann.

Antennes-relais : pas de cause à effet sur la santé

La santé est au cœur du débat. Quels impacts auront à terme ces antennes 4G sur le métabolisme humain ? Devant ce danger à portée d’oreille, le collectif de riverains demande aux parents de "retirer leurs enfants de cette crèche, du centre aéré et de ne pas fréquenter la maison sociale". Et rappelle que "les ondes électromagnétiques sont inscrites depuis mai 2011 dans le groupe 2B des substances “cancérigènes possibles pour l’homme” par le CIRC [Centre international de recherche pour le cancer]". Contacté par nous, le directeur de la crèche refuse tout commentaire.

Les spécialistes, eux, mettent l’accent sur d’autres sources d’exposition (micro-ondes, wifi). En en priorité le téléphone portable, potentiellement plus dangereux pour la santé que les antennes-relais. Un argument qui n’a pas vraiment convaincu les habitants du quartier.

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