Eric et Arlette Hugon devant le bouchon Chez Hugon @William Pham
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Chez Hugon, la dernière "mère" lyonnaise

Fille de mariniers, Arlette Hugon, a fait escale sur la terre ferme lyonnaise pour ne plus jamais la quitter. Fine cuisinière, elle a repris un établissement des Terreaux fréquenté depuis 1885 et tenu uniquement par des femmes.

C'est un petit bouchon, aussi modeste que la clé accrochée à l'os de tibia qui donne accès aux toilettes, dans la cour voisine. Trente cinq couverts, séparés de la cuisine par une cloison vitrée aussi vieille qu'Hérode. "L'âme de la cuisine lyonnaise" a un jour écrit le New York Times. Dans ce petit estanco de quelques dizaines de mètres carrés, décorés des traditionnels diplômes (Franc-mâchons, coupe des Bistrots Beaujolais ), aux antédiluviennes tables nappées vichy rouge et blanc, aux banquettes de simili-cuir et au carrelage hors du temps officie Arlette Hugon. Un petit bout de femme aux cheveux caramel et à l'ancienne robe d'intérieur fleuri qui cuisine depuis trois décennies. "Une cuisine du cœur" évoque le Wall Street Journal. Le bouchon à la façade en bois tourné de la petite rue Pizay pavée et sa geôlière, l'une des dernières "mère" lyonnaise, a attiré les caméras du monde entier. Éric, son jovial fils qui travaille à ses côtés raconte qu'un midi, des Japonais sont venus déjeuner un poulet au vinaigre. "À l'époque, on avait encore des chiottes turques. La chasse était tellement forte que les Japonais revenaient les pieds trempés, ça les faisait beaucoup rire. En revanche, ils ne comprenaient pas quand je leur disais que c'était une invasion belge mais que c'était les Turcs qui avaient mis un trou..."

Extrait de la BD les Enquêtes gastronomiques (éditions Lyon Capitale)

Ancien regrattier

C'est ça l'ambiance bouchonnesque. Un mélange de simplicité, de bouffonnerie et de vérité. Et Arlette, comme tout le monde l'appelle, qui vous sert à grands coups de "pupuce" et de "bibiche". On est à la maison chez Hugon. À peine la porte franchie, l'odeur des pommes caramélisées et de sauce au vin frémissante fait ronronner les papilles. La première impression est celui d'un sentiment de chez soi. Hugon restaurant semble être né avec Lyon.

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