Tiozzo : "La boxe est morte"

Vous confirmez ? Fabrice Tiozzo : Oui, c'est officiel. Je l'avais annoncé il y a deux ans et demi, mais j'étais toujours en stand-by, à l'affût. J'avais la possibilité de remonter sur un ring, j'avais même trouvé un adversaire, tout était organisé. Mais lorsque Michel Acariès (le célèbre promoteur) est allé voir Canal+, leur réponse a été claire, ils ne diffusent plus de boxe pour une histoire d'argent. Et là, j'en ai eu marre. Ça m'a mis en pression pendant cinq mois. Je pétais le feu, j'ai recommencé les footing, la boxe, je voulais redevenir champion du monde. Cette fin de carrière, elle n'est pas un peu frustrante ? Elle pue la merde ! C'est pour cela que j'ai attendu aussi longtemps pour dire que j'arrêtais. J'ai tout fait pour remonter sur le ring. C'est du gâchis. C'est dommage pour moi, car j'aurais pu faire une belle sortie. Mais surtout ce qui est regrettable, c'est pour l'avenir. Canal + ne donne plus un rond. Au jour d'aujourd'hui, la boxe est morte. Je suis inquiet pour les jeunes boxeurs. Je me demande pourquoi ils continuent de faire de la boxe. Il faut avoir des couilles et une envie terrible pour continuer. Quel est votre regard sur le parcours de Faïsal Ibnel Arrami (lire portrait) ?Ce que j'aime bien chez lui, c'est qu'il est à l'écoute, il a soif d'apprendre. C'est vraiment plaisant. Il venait régulièrement à la salle, mais à vrai dire je le connaissais sans plus. Je lui ai prêté attention lors de son combat pour les championnats de France. La semaine, il s'entraîne à Lyon et il rentre chez lui le week-end. Pour moi, ce sont des signes. Il est motivé, il en veut. Maintenant, il ne faut pas se voiler la face, on ne devient pas champion du monde du jour au lendemain. Ce que j'aimerais bien faire, c'est de mettre les gants avec lui, pour lui apprendre quelques trucs. J'ai quarante piges mais je pète le feu ! (rires) Lui aimerait bien qu'à terme vous deveniez son entraîneur...Je viens tout juste d'arrêter la boxe. Maintenant, c'est clair, que je n'ai pas envie de lui dire non. Je ne peux pas lui refuser mon aide mais sincèrement je ne me vois pas encore comme un vrai entraîneur. Dans les prochains mois, je vais essayer de lui trouver des combats avant d'en organiser à Lyon. Attention, je vous parle de vrais combats, vous me connaissez, je n'aime pas faire les choses à moitié (sourire). Ce club de Gorge-de-Loup peut-il devenir le grand club de boxe de Lyon ? Oui, j'en suis certain. J'ai un projet en tête, un truc mortel (long silence). Je ne peux pas en dire plus. Je dois trouver des fonds et promis je vous en reparle dès que tout est finalisé.. Photo : Loll Willems Lire aussi : Faïsal Ibnel, le nouveau challenge de Tiozzo ?

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