Collomb et Bret © tim douet
© Tim Douet

Grand Lyon : Bret engage le bras de fer avec Collomb

Jean-Paul Bret annonce, ce mardi, qu'il veut monter avec les socialistes de Villeurbanne son propre groupe politique. Il se démarque de Gérard Collomb, engageant ainsi un rapport de force. Le maire réélu avec 45% des voix veut changer la gouvernance de la communauté urbaine et récupérer plus de projets et de financements pour sa commune. Pour lui, "la métropole doit être moins polarisée" sur Lyon.

Collomb et Bret © tim douet ()

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Durant la campagne des municipales, Jean-Paul Bret avait promis de durcir le ton, une fois réélu, avec Gérard Collomb. Il voulait rééquilibrer le poids de Villeurbanne dans l'agglomération. Ce mardi, il est passé à la première étape et vient d'annoncer la création de son propre groupe politique au sein du Grand Lyon "la Métropole autrement". "Métropole, oui. Autrement, oui", insiste le socialiste qui perçoit ce collectif comme un levier "pour exercer une vigilance" quant aux exigences de Villeurbanne. La Ville va envoyer onze conseillers communautaires socialistes, contre sept dans la précédente mandature, ainsi que deux communistes alliés à Jean-Paul Bret. Alors que le nombre d'élus socialistes va se réduire, Villeurbanne va donc accroître sa position dans la majorité de Gérard Collomb si celui-ci est réélu président de l'agglomération.

"Collomb ne comprend que le rapport de force"

Il y a deux mois quand Lyon Capitale s'était intéressé au poids de Villeurbanne dans l'agglomération, Jean-Paul Bret nous répondait, prophétique : "Villeurbanne s'est toujours construit sur ses différences avec Lyon, dans l'opposition". Un de ses adjoints nous glissait : "Gérard Collomb ne comprend que le rapport de force alors on va fonctionner comme ça". Quant à Richard Llung, adjoint PS à l'urbanisme, il posait un diagnostic qui aboutit aujourd'hui à "La Métropole autrement" : "Villeurbanne a été un peu oublié et il faudra une remise à niveau sur les montants d'investissements comme sur la force de travail des équipes sur les projets villeurbannais. Nous avons plus d'habitants et donc plus de besoins. Lyon a été bien servi, il est temps de rééquilibrer".

GrandClement ()

Bret dénonce "une gouvernance très centralisée"

Le maire de Villeurbanne entend pousser des dossiers de sa ville qui ont été négligés comme le développement de GrandClément. "On a longtemps attendu pour avoir un architecte urbaniste et un ingénieur qui travaillent dessus", rouspète-t-il, mettant en contraste avec la célérité avec laquelle a avancé la Confluence. Le dossier de la modernisation de la ligne C3 a aussi trainé, selon lui. Demain, il entend opérer un rééquilibrage, estimant que les élus communautaires auront leur mot à dire sur le projet de métro dans le 5e arrondissement. "C'est dans l'Est que l'agglomération se développe", objecte le maire de Villeurbanne qui promeut deux projets : le prolongement de T1 jusqu'au Vaulx-en-Velin via Saint-Jean, et celui de la ligne T1 des Hôpitaux Est vers la Doua.

Jusqu'alors, Jean-Paul Bret s'était invité dans le débat sur la future métropole en défendant l'échelon communal. Aujourd'hui, fort d'un excellent score de deuxième tour, il va plus loin et dénonce "une gouvernance très centralisée" à la communauté urbaine où, dit-il, "le cabinet est un lieu de discussion entre le cabinet et lui-même". "Le maire de Lyon pouvait demander des choses au président du Grand Lyon sans avoir à lui parler à l'oreille", poursuit Jean-Paul Bret, libéré.

Lyon tente de minimiser

A Lyon, à l'annonce d'un groupe de socialistes villeurbannais, les réactions ont été immédiates. "Dans l'agglomération, la situation est plus dure pour nous. Il nous faut rassembler à gauche et au-delà autour de notre action au conseil communautaire. Et voilà que Villeurbanne fait son groupe local ! C'est une grande première dans l'histoire du socialisme. Je ne comprends pas tout. Notre défi est au contraire de rassembler au-delà des particularismes locaux, de se mettre d'accord pour continuer l'action menée par Gérard Collomb au Grand Lyon. Durant les six années du précédent mandat, je n'ai pas souvenir d'avoir entendu Jean-Paul Bret s'exprimer sur la métropole ni sur d'autres sujets", assène Jean-Yves Sécheresse (photo ci-contre), président du groupe PS à la Ville de Lyon et vice-président du Grand Lyon. "Bret se retrouve isolé dans l'Est. Il essaie d'exister", balaie-t-on au cabinet de Gérard Collomb, même si l'on comprend que "la 2e ville de la métropole veuille peser un peu".

> Article mis à jour à 18h30

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