Pierre Oliver, maire Les Républicains du 2e arrondissement de Lyon et conseiller régional, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Jean-Michel Aulas et Les Républicains ont décidé d'attaquer les écologistes sur leur gestion des finances publiques métropolitaines ce lundi. Une thématique déclinée par Pierre Oliver, président du groupe d'opposition désormais baptisé Coeurs lyonnais au conseil municipal : "c’est un choix de leur part de « cramer la caisse », parce que c’est le cas à la ville comme à la métropole. Il y a notamment le nombre de recrutements. Par exemple, à la ville de Lyon, on nous parle de plus de 500 personnes recrutées. Cela a forcément un impact direct sur le budget et sur les dépenses de fonctionnement. Il faudra remettre de l’ordre dans tout cela. Et je pense que le message principal de la conférence de presse de Jean-Michel Aulas et Véronique Sarselli était précisément de dire que, sur l’aspect budgétaire, avec nous il y aura davantage de rigueur, une meilleure gestion des comptes publics et surtout le retour de l’investissement, ce qui manque cruellement à ce budget métropolitain".
Le maire LR du 2e raille aussi les premières annonces du candidat Doucet : "Ce n’est pas parce que Grégory Doucet s’est rendu compte qu’il avait fait n’importe quoi pendant six ans que l’on va le croire du jour au lendemain. Il veut maintenant faire croire qu’il va installer plus de sécurité à Lyon alors qu’il s’est moqué des Lyonnais pendant tout son mandat. Il prétend vouloir faire du social, alors qu’il a probablement été l’un des maires de gauche les plus antisociaux que nous ayons connus. Il n’est pas crédible. Plutôt que de présenter un bilan, il ferait mieux de présenter ses excuses". Le prochain conseil municipal prévu ce jeudi s'annonce déjà tendu.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Pierre Oliver
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui, nous accueillons Pierre Oliver, bonjour. Vous êtes maire Les Républicains du 2ᵉ arrondissement, soutien de Jean-Michel Aulas et donc candidat sur ses listes Cœur Lyonnais. Ce lundi matin, Jean-Michel Aulas a demandé, cela concerne la métropole de Lyon plus que la ville, un contrôle de légalité du budget. Il demande à la préfecture de le faire, ou en tout cas de le faire avec plus de sérieux ou d'attention que les années précédentes. Un contrôle de légalité du budget de la métropole de Lyon. Vous qui avez participé à cet événement de presse, avez-vous un vrai doute sur la sincérité et la légalité du budget de la métropole ou s'agit-il d’un artifice de campagne ?
Non, je pense que tous les signaux qui nous sont envoyés par la métropole de Lyon sont inquiétants du point de vue budgétaire, et les différentes rencontres que nous avons pu faire, que ce soit avec des personnalités des services, avec des syndicats, avec l'ensemble des élus, laissent à penser que, précisément, dans ce budget, les informations dont le président de la métropole nous fait part lors du vote ne correspondent pas à la réalité des chiffres. C’est pour cela que Jean-Michel Aulas et Véronique Sarselli ont demandé un contrôle plus précis. Nous avons des informations, certes, mais nous avons surtout des témoignages, par exemple d'entreprises du BTP qui travaillent sur les Voies Lyonnaises ou pour le Sytral, et qui nous expliquent que depuis plusieurs mois elles ne sont pas payées, contrairement à ce qu'oblige la loi. Vous imaginez bien que tout cela n'est pas correctement inscrit dans le budget. D’ailleurs, les élus écologistes ne s'en cachent pas vraiment. Je pense donc qu’il faudra une attention toute particulière sur les éléments budgétaires de la métropole.
Pour vous, la situation financière est bien plus compliquée que ce qui est annoncé par les écologistes, et ils n’arrivent plus à payer tout ce sur quoi ils se sont engagés ?
Je pense que la grosse surprise que nous allons avoir concerne le ratio de délai d’endettement. Le chiffre que l’on voit aujourd’hui montre que la trajectoire budgétaire de la métropole est catastrophique. Mais elle était assumée.
Ils avaient annoncé , et c’est pareil pour la ville , qu'ils allaient massivement recourir à l’endettement pour investir massivement...
Je suis d’accord que c’est un choix de leur part de « cramer la caisse », parce que c’est le cas à la ville comme à la métropole. Plusieurs réponses à cela : il y a notamment le nombre de recrutements. Par exemple, à la ville de Lyon, on nous parle de plus de 500 personnes recrutées. Cela a forcément un impact direct sur le budget et sur les dépenses de fonctionnement. Il faudra remettre de l’ordre dans tout cela. Et je pense que le message principal de la conférence de presse de Jean-Michel Aulas et Véronique Sarselli était précisément de dire que, sur l’aspect budgétaire, avec nous il y aura davantage de rigueur, une meilleure gestion des comptes publics et surtout le retour de l’investissement, ce qui manque cruellement à ce budget métropolitain.
À la ville de Lyon, avez-vous les mêmes doutes sur la légalité et la sincérité du budget ?
À la ville de Lyon, il y a une différence majeure. La ville a certes beaucoup recruté je vous ai dit, plus de 500 personnes sur le mandat, ce qui représente près de 65 millions d’euros de dépenses supplémentaires chaque année en masse salariale, mais globalement, ils n’ont pas été au rendez-vous de l’investissement. L’effet se verra probablement l’année prochaine et l’année suivante, mais la trajectoire budgétaire est très mauvaise. Nous aurons l’occasion de le dire au conseil municipal de jeudi.
Les recrutements sont aussi au cœur d’une autre passe d’armes sur les réseaux sociaux entre Jean-Michel Aulas et les écologistes lyonnais : c’est la police municipale. Grégory Doucet a rappelé qu’il y avait 310 policiers municipaux dans les effectifs. Jean-Michel Aulas a crié à la fake news. Pour vous, combien y a-t-il de policiers municipaux dans les effectifs aujourd’hui ?
Le chiffre communiqué par Grégory Doucet est une fake news. C’est très simple : je demande à chaque commission des finances l’état des lieux de la police municipale et du personnel des crèches. Il s’avère que, depuis le début du mandat, nous tournons entre 275 et 290 policiers municipaux. Et là, en une semaine, nous serions passés à 311, tout simplement parce que les écologistes ont intégré les policiers municipaux en formation, qui ne font pas partie des effectifs. Ils seront là dans deux ans, donc on ne peut pas les considérer comme présents sur le terrain ni dans les effectifs. C’est là qu’il y a une fake news. Et si en plus on ajoute les arrêts maladie, les formations, etc., on est probablement encore en dessous du chiffre indiqué. Les écologistes disent souvent que l’opposition raconte des contre-vérités, mais là ils sont pris la main dans le sac, y compris par les syndicats et le personnel de la ville de Lyon. En 2026, nous donnerons une autre trajectoire au recrutement de la police municipale. Les policiers municipaux ne veulent pas venir travailler à Lyon parce que le maire de Lyon a manifesté avec des banderoles hostiles à la police, et certains adjoints attaquent violemment la police.
Il ne tenait pas de banderoles. Il était à côté de personnes qui en tenaient.
Je ne pense pas que vous nous ayez vus dans une manifestation avec des slogans hostiles à la police. Lui en a fait une part de son identité. Il y aura un changement de cap et nous pouvons l’affirmer haut et fort.
Pour vous, la police municipale à Lyon fait de la figuration ?
Non, je ne pense pas que la police municipale fasse de la figuration.
Ces propos sont tenus par Jean-Michel Aulas..
Il vise un point précis. Les policiers municipaux peuvent être mobilisés à Lyon, mais l’exemple qu’il donnait concernait les émeutes d’il y a deux ans : les policiers municipaux ne sont pas sortis parce que Grégory Doucet leur avait précisément demandé de ne pas sortir et de ne pas aider les commerçants ou la police nationale. Cela vient de la direction, pas des policiers. Je suis très optimiste avec la réforme de la police municipale en cours au niveau national, qui permettra davantage de prérogatives. Les policiers municipaux la demandent, et l’exécutif municipal que nous serons en cas de victoire la demandera aussi.
Grégory Doucet a annoncé ses premières mesures de candidat à sa réélection. Il se positionne principalement sur le champ social et beaucoup moins sur l’écologie. Cela en fait-il un candidat plus difficile à battre ?
Non. Ce n’est pas parce que Grégory Doucet s’est rendu compte qu’il avait fait n’importe quoi pendant six ans que l’on va le croire du jour au lendemain. Il veut maintenant faire croire qu’il va installer plus de sécurité à Lyon alors qu’il s’est moqué des Lyonnais pendant tout son mandat. Il prétend vouloir faire du social, alors qu’il a probablement été l’un des maires de gauche les plus antisociaux que nous ayons connus. Il n’est pas crédible. Plutôt que de présenter un bilan, il ferait mieux de présenter ses excuses.
