Myriam Sakhri, gendarme retrouvée morte avec une balle dans le ventre, en 2011 dans son logement de caserne Delfosse à Lyon.

Suicide d'une gendarme à Lyon : la justice se prononce sur la poursuite de l'enquête

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon dira ce jeudi si elle prononce un non-lieu ou si elle ordonne un complément d'enquête dans l'affaire de la mort d'une gendarme dans une caserne à Lyon en 2011.

La justice se prononce jeudi 4 décembre sur les suites à donner à l'enquête sur la mort en 2011 d'une gendarme dans une caserne à Lyon, dont la famille récuse la thèse d'un suicide pour raisons personnelles. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon doit dire si elle prononce un non-lieu, comme requis par le parquet général, ou si elle ordonne un complément d'enquête.

Elle pourrait aussi prononcer les mises en examen réclamées par les proches de Myriam Sakhri, selon lesquelles la jeune femme était harcelée par des collègues racistes et sexistes. "Si on s'en tient au fond de ce dossier, nous ne voyons pas comment la procédure pourrait s'arrêter là", même si elle "embarrasse la justice", déclare à l'AFP l'avocat de la famille, Vincent Brengarth.

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"Attentes considérables" de la famille

"Le seul résultat que nous attendons aujourd'hui", c'est "la possibilité que se tienne un procès" à terme, ajoute-t-il. Âgée de 32 ans et d'origine algérienne, Myriam Sakhri a été retrouvée morte le 24 septembre 2011 dans son appartement de fonction, une balle dans le ventre et son arme de service à ses pieds. Affectée au Centre d'opérations et de renseignements de la gendarmerie (Corg) du Rhône, service chargé de répondre aux appels du public, elle s'était plainte de harcèlement et une enquête interne avait été ouverte, dont elle attendait les conclusions.

À sa mort, un mot retrouvé à ses côtés, écrit de sa main - "Merci à G. le connard!" - désignait le colonel qui commandait à l'époque la gendarmerie du Rhône. L'affaire avait pourtant été rapidement classée. Sa famille, dénonçant la partialité des investigations menées par l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), avait porté plainte. Celle-ci avait déclenché l'ouverture d'une première information judiciaire en 2012. Elle avait débouché sur un non-lieu en 2013, confirmé en appel en 2014 puis par la Cour de cassation en 2015.

Un procès attendu

Les magistrats avaient écarté tout harcèlement, estimant que la gendarme s'était suicidée après avoir appris qu'elle devrait comparaître devant un tribunal pour deux affaires liées à l'exercice de sa profession. Pas convaincue, la famille avait poursuivi son combat et compilé des témoignages démontrant que la gendarme était devenue "la bête noire" de son entourage professionnel.

Sur la base de ces nouveaux éléments, une information judiciaire pour "harcèlement" et "homicide involontaire" a été rouverte en 2021 et confiée à la chambre de l'instruction de la cour d'appel. "Cette réouverture a donné lieu à un nombre de nouveaux actes par le magistrat instructeur et nous considérons que ces actes nous confortent dans notre analyse", estime Me Brengarth, en évoquant les "attentes considérables" de la famille envers la justice.

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