(@Jamais sans toit)

Des Lyonnais défilent dans le froid en soutien aux 270 enfants sans abri de la métropole

Mères de famille hébergées avec leurs enfants dans des écoles et travailleurs sociaux ont défilé côte à côte jeudi à Lyon, sous un vent glacial, pour dénoncer la situation des 270 enfants sans abri de la métropole.

"On dort sur des matelas dans le gymnase, on a toujours des repas froids", raconte une mère de famille de 38 ans rencontrée par l'AFP en tête de cortège. Avec ses trois filles de 18, 15 et 7 ans, elle dort depuis un an dans une école, qui "n'a pas de douches", précise-t-elle en requérant l'anonymat. Elle fait régulièrement des demandes : logement social, 115, "il n'y a jamais de place, c'est toujours la même réponse".

A ses côtés, une autre mère, qui a deux enfants de 10 et 6 ans, raconte la difficulté de prendre son traitement médical au quotidien, alors que "de 7H00 à 18H30", pendant les classes, les "mamans doivent rester dans la rue". "Un toit, c'est un droit", ont scandé les quelque 200 manifestants pour dénoncer ces situations particulièrement difficiles à l'arrivée de l'hiver.

"C'est la journée internationale des droits de l'Enfant et l'anniversaire de la Convention internationale des droits de l'Enfant: on réclame que les dispositions qu'elle contient soient respectées, quelles que soient les conséquences budgétaires", explique Juliette Murtin, de l'association Jamais sans toit, qui a appelé au rassemblement avec Hébergement en Danger et CCAS en Lutte.

Le ministre de l'Education interpellé

Les collectifs ont "mis à l'abri" un tiers des enfants sans abri à Lyon, en réquisitionnant une vingtaine d'école, selon Mme Murtin. "Pour les enseignants, la seule solution c'est de se mettre dans l'illégalité et d'occuper les écoles. Ce n'est pas satisfaisant, ce n'est pas suffisant", regrette-t-elle.

Une trentaine de manifestants s'était réunie un peu plus tôt dans la journée pour interpeller sur ce sujet le ministre de l'Education Edouard Geffray, en visite dans une école à Villeurbanne, près de Lyon. "Evidemment, c'est une situation douloureuse (...) Les services de l'Etat font leurs meilleurs efforts pour trouver des solutions pour toutes les familles qui sont concernées", a répondu le ministre.

A Lyon, "il y a un énorme enjeu autour de l'hébergement d'urgence, parce qu'il y a une très forte croissance", a-t-il observé, assurant que "les investissements de l'Etat" pour créer des places supplémentaires avaient augmenté de "plus de 150% en 10 ans".

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