Pour informer sur les dangers du monoxyde de carbone, l’ARS et le SDMIS ont mené un exercice de simulation grandeur nature.
Les températures descendent et les chauffages se rallument, presque au grand regret de l'Agence régionale de santé (ARS) et du SDMIS. Les deux instances redoutent une chose : le monoxyde de carbone, un gaz asphyxiant, inodore et invisible, issu de la combustion de combustibles variés (bois, butane, charbon, essence, etc.) et responsable d'intoxications souvent graves et rapides.
Mais tout le monde n'en mesure pas les risques. "On est déjà entré dans un appartement où les gens avaient faisaient un barbecue à même le sol. Le parquet complètement brûlé, mais eux ne se rendaient pas compte du danger", regrette le capitaine Cédric Pasquier, conseiller technique départementale des risques chimiques au SDMIS 69.
Maux de tête, nausées, vertiges... ces symptômes peuvent annoncer une intoxication au monoxyde de carbone. Une victime peut également perdre connaissance, voire mourir.
Les bons gestes à adopter... dès la fin de l'été
Pour sensibiliser le public, l'ARS et le SDMIS ont organisé jeudi 20 novembre un exercice de simulation d'intoxication dans un appartement témoin. Un choix logique puisque 80 % des intoxications ont lieu dans le milieu privé. Les deux institutions rappellent que les bons réflexes à adopter commencent avant l'hiver :
- faire vérifier son installation (chaudière, chauffe-eau, inserts, poêle, etc.) par un technicien compétent dès la fin de l'été,
- ramoner les conduits de cheminée pour garantir une bonne évacuation des gaz,
- veiller à ce que les ventilations et fenêtres ne soient jamais obstruées pour permettre un renouvellement d'air suffisant.

Avec l'arrivée du froid, l'ARS et le SDMIS recommandent également d'aérer son logement dix minutes par jour, de respecter les consignes d'utilisation des appareils à combustion, de limiter les chauffages d'appoint à deux heures maximum et de ne jamais détourner des appareils de leur usage initial (comme des cuisinières, braséros, fours ou réchauds).
Sensibiliser pour "empêcher des décès qu'on pourrait éviter"
Les intoxications surviennent aussi dans des milieux publics, et c'est là que les chiffres explosent. En février dernier, par exemple, 300 personnes avaient été évacuées de la patinoire de Valence après une intoxication collective due à une surfaceuse émettant du monoxyde de carbone. 32 personnes, dont 20 mineurs, avaient dû être hospitalisées.
En 2024, l'ARS a recensé 178 épisodes d'intoxication dans la région, 692 personnes intoxiquées, la moitié hospitalisée, et trois décès. Un bilan plus lourd que l'année précédente (147 intoxications, 336 victimes). Cette année, depuis le début de la période de chauffe (octobre-avril), 25 épisodes d'intoxication ont déjà été déclarés. "Il faut vraiment que l'on puisse enfin empêcher des décès malheureux qu'on pourrait éviter", espère Ysaline Cuzin, chargée de mission environnement intérieur à l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes.

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