L'image du mois à Lyon

La Cité internationale de Lyon a 30 ans.

À l’été 1995, le projet de la Cité internationale devient réalité avec la livraison des premiers immeubles de bureaux. Suit, à l’automne, un nouveau palais des congrès puis, en décembre, le musée d’Art contemporain, construit dans l’atrium et la façade du pavillon central, seuls rescapés du grand palais de la Foire de Lyon de 1926. Le long serpent, confié au Génois Renzo Piano, respire alors à pleins poumons.

Dix ans plus tôt, l’architecte iconique, qui avait co-signé le Centre Pompidou, remportait le concours lancé par la Ville de Lyon pour la réalisation d’une Cité internationale qui mélange les fonctions (habitat, culture, loisirs, affaires…), les équipements publics et privés et les visiteurs (locaux, nationaux et étrangers). Avec, pour principes fondateurs, la dimension internationale et le souci du rayonnement de la métropole lyonnaise en Europe et dans le monde. L’idée même du projet coïncidait avec le déménagement de la Foire de Lyon dans l’Est lyonnais, au sein du tout nouveau parc d’expositions Eurexpo. Se posait alors la question de trouver une vocation à ce site d’un seul tenant, déroulé sur un kilomètre en bord de Rhône et du parc de la Tête-d’Or. L’opportunité foncière des 35 hectares de terrain est d’autant plus intéressante qu’ils sont placés en cœur d’agglomération. Quatre maires (Francisque Collomb, Michel Noir, Raymond Barre et Gérard Collomb) suivront le projet, signe d’une continuité remarquable. Les travaux s’étendront jusqu’en 2006 avec l’inauguration de la salle 3000.

Le complexe, conçu par Renzo Piano comme “un grand vaisseau immergé dans la nature”, avec des bâtiments, mêlant verre, brique et toiture arrondie, comme un clin d’œil aux serres du parc de la Tête-d’Or, et entourant une rue intérieure qui conduit du musée au cinéma, de restaurants en salles des congrès, marque véritablement l’entrée de Lyon dans le club des eurocités.

L’ancien grand palais de la Foire de Lyon détruit en 1984

Le saviez-vous ?
Au début des années 90, l’hypothèse de tours surplombant le centre des congrès de la future Cité internationale a été étudiée : une très haute tour (180 mètres de haut pour 36 de large), des tours jumelles – l’une hôtel, l’autre bureaux. Au printemps, une expo organisée pour rendre compte des modifications dans l’avancée du projet montre une tour qui ne mesure plus que 140 mètres de haut pour une largeur de 36 mètres, avec deux hôtels, des salles de congrès et une plateforme panoramique. “La tour doit avoir un rôle de périscope au-dessus des arbres, elle sera beaucoup plus immatérielle. Des escaliers sont situés à l’extérieur pour lui donner une allure de dentelle”, expliquait Renzo Piano. Finalement, le projet ne vit jamais le jour : surplombé par la tour, le parc de la Tête-d’Or perdait “sa qualité de sanctuaire isolé de toute présence urbaine visible”, selon Henry Chabert qui a porté à bout de bras, sous Noir et Barre, le projet de Cité internationale, couplé à la crise immobilière.

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