Malgré l'exode estival de nombreux Lyonnais, les sapeurs-pompiers du territoire restent sur le qui-vive. Pour Maxence Micollet, de la caserne de Saint-Priest, les missions de l'été marquent une rupture qui ne dit pas son nom.
En hiver comme en été, de jour comme de nuit, les sapeurs-pompiers sont à pied d'œuvre. Avec les fortes chaleurs, leur quotidien peut rapidement s'agiter. Comme récemment, dans le département de l'Aude, où l'incendie le plus dévastateur du XXIe siècle en France a ravagé plus de 16 000 hectares.
En arrière-plan, dans le Rhône, les soldats du feu n'ont pas baissé la garde. C'est par exemple le cas de l'Adjudant-chef Maxence Micollet (37 ans), sapeur-pompier depuis un an et demi dans la caserne de Saint-Priest. Son été, comme son quotidien, est rythmé par les interventions dans l'Est lyonnais, à Saint-Priest, Bron, Vénissieux, ou encore dans le 8e arrondissement de Lyon.
"Avec l'arrivée de l'été et des vacances scolaires, les gens partent en vacances et on a une très légère baisse d'activité. Mais nos effectifs sont réduits pour nous permettre, à nous aussi, de partir. Donc, la baisse d'activité, on ne la ressent pas vraiment", partage-t-il, en plein cœur de la période estivale.
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Des interventions "liées à la chaleur"
Le plus dur, dit-il, est peut-être passé. Du moins, le "pic opérationnel" du mois de juin. Une période qui coïncide avec les récoltes agricoles, provoquant régulièrement des départs de feu en cas de fortes chaleurs. Les mois suivants, juillet et août, ont un rythme plus régulier. Durant l'été, les sapeurs-pompiers sont continuellement appelés pour des missions habituelles : accidents, malaises... "À cela s'ajoutent les interventions liées à la chaleur", insiste l'Adjudant-chef, en exercice dans la région lyonnaise depuis 16 ans.
Depuis le début de l'été, une part importante de ces interventions est liée aux feux d'appartement, relève le sapeur-pompier. Sans oublier les soirées des 13 et 14 juillet, où les incendies de véhicules sont très courants. La caserne de Saint-Priest dispose également d'une compétence liée aux risques chimiques et radiologiques. Cette particularité amène Maxence et ses collègues à intervenir partout dans le département, voire plus.
En parallèle, le quotidien des pompiers s'articule autour de diverses activités à la caserne : des travaux d'intérêt (ménage, temps de repos...), des activités périphériques (manœuvres, théories, inventaires des engins, essais du matériel...) et bien entendu du sport, deux fois par jour.
"On adapte le planning (...) car il ne faut pas être épuisé quand l'intervention arrive"
Maxence Micollet, sapeur-pompier à la caserne de Saint-Priest
"La vie est bien remplie avec tout ça, surtout quand on intercale les interventions en plus", sourit celui qui est aussi délégué syndical Sud SDMIS (Service départemental-métropolitain d’incendie de secours de Lyon). Et d'ajouter : "Pendant l'été, on pourrait croire qu'on a plus le temps de les faire (ces missions hors interventions), mais comme on est un petit peu moins, le temps ne passe pas moins vite. On reste bien occupés".
La montée des chaleurs, toutefois, ne facilite pas toujours la tâche des sapeurs-pompiers. Maxence Micollet reprend : "On adapte le planning. La main d'œuvre que l'on doit faire l'après-midi, on l'a fait plutôt le matin. De même pour le sport, ou alors on allège un petit peu l'effort. Car il ne faut pas être épuisé quand l'intervention arrive. Le but, c'est d'être en forme à ce moment-là."
14 soldats du feu sont présents en continu - 17 en temps normal la journée -, 18 quand la caserne de Saint-Priest est "d'astreinte" pour les risques chimiques et radiologiques (en alternance avec la caserne de Lyon Gerland). Un effectif auquel il faut ajouter les techniciens, chargés d'entretenir le matériel, mais aussi les pompiers volontaires. Souvent étudiants, ils profitent des vacances d'été pour effectuer un maximum de gardes. "Quand j'étais dans cette situation il y a encore quelques années, j'appréciais cette période pour pouvoir apprendre", se remémore Maxence Micollet. Aujourd'hui, il en profite pour accompagner au plus près les futurs pompiers lyonnais.
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