C’est un peu l’arlésienne de Haute-Savoie. Malgré des oppositions environnementales, l’État et les collectivités locales entendent accélérer le calendrier de la future autoroute
Relier Thonon-les-Bains à Machilly (Haute-Savoie), en désengorgeant les routes départementales : c’est l’objectif du projet de l'A412. Malgré des oppositions environnementales, l’État et les collectivités locales entendent accélérer le calendrier.
C’est un peu l’arlésienne haut-savoyarde, le projet de l’A412 refait parler de lui. Cette autoroute de 16,5 kilomètres, raccordant douze communes, doit relier Thonon-les-Bains à Machilly en Haute-Savoie, et vise à désenclaver le territoire du Chablais, tout en soulageant les routes départementales "saturées". Porté par l’État et les collectivités locales depuis plus de 30 ans, le projet entre dans une nouvelle phase.
Sécurité routière et désenclavement en argument central du projet
Une volonté de désenclavement partagée par la population locale 79 % des personnes interrogées se déclarent favorables à la réalisation de l’A412 selon un sondage Ipsos. Ce sondage a été réalisé en mars 2025 et s’entend sur 603 habitant qui représente un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus de l’axe Thonon-Machilly. 97% des personnes favorables répondent justement être favorable au projet pour désenclaver la zone.
Une études qui permet de conforter le résultats des concertations menées en 2016 qui avait sensiblement les mêmes résultats. Et ce malgré l’évolutions en termes de sensibilités écologique que la société à connu cette dernière décennie.
De plus, avec près de 300 accidents et 26 décès recensés entre 2014 et 2023 sur les routes départementales RD903 et RD1005, les élus locaux appellent de longue date à sécuriser les déplacements. Ils soutiennent le lancement de l’A412, en 2x2 voies et à péage en flux libre pour, entre autres, sécuriser le trafic.
Cette portion d’autoroute et aussi pensée dans une logique d’intermodalité. Elle prévoit, en plus de l’axe routier, une véloroute de 10 km et des parkings de covoiturage équipés de bornes électriques, pour encourager des mobilités alternatives. Également, deux points d’échange, à Perrignier et Machilly, permettront de connecter l’autoroute au réseau Léman Express.
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Une autoroute critiquée sur l’impact environnemental
Si l’adhésion au projet reste majoritaire, les oppositions persistent, notamment sur l’impact environnemental et agricole. D’après l’étude Ipsos de mars 2025, 48 % des habitants estiment que le projet prend en compte ces enjeux. Mais l’impact écologique et les nuisances constituent toujours les principaux arguments des opposants.
Face aux critiques, les porteurs du projet entendent réagir. L’État, le Département et le concessionnaire Amedea, promettent des mesures de réduction, d’évitement et de compensation, ainsi qu’une gouvernance associant élus et acteurs locaux.
Vers le démarrage des travaux pour l'A412
Dès l’automne 2025, une demande d’autorisation environnementale sera déposée, accompagné d’une nouvelle phase de concertation publique. Si le calendrier est respecté Les travaux pourraient démarrer dès septembre 2026.
Le tout se fera dans la transparence la plus totale. Car si 84 % des habitants du Chablais déclarent connaître le projet, plus de la moitié souhaitent être mieux informés, notamment via des brochures, les réseaux sociaux ou les médias locaux.