Déjà fragilisé par la perte de son contrat avec l’Éducation nationale, le lycée privé musulman Al-Kindi à Décines-Charpieu est désormais épinglé par un rapport de la chambre régionale des comptes.
Manque de transparence, irrégularités financières, porosité avec l'école hors contrat… La situation du lycée musulman Al-Kindi ne s'arrange pas. L'établissement privé situé à Décines-Charpieu est désormais dans le viseur de la chambre régionale des comptes. Après avoir perdu son agrément avec l’Éducation nationale, et les 1,8 million d’euros d’aides publiques qui l’accompagnaient, l’établissement est aujourd’hui sévèrement critiqué par la chambre régionale des comptes (CRC), dans un rapport que nos confrères du Point ont pu consulter.
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Selon les magistrats financiers, la gestion du groupe scolaire créé en 2007 est marquée par un empilement de dysfonctionnements. Le rapport pointe notamment l’opacité de l’association qui dirige l’établissement : absence de comptes "réguliers et sincères" depuis 2019, assemblées générales bâclées, délégations de pouvoirs sans réel contrôle, prêts de personnel entre structures…
Des enseignants hors contrat payés avec les subventions de l'Etat
La CRC évoque notamment l'utilisation de financements publics, destinés en principe à la partie sous contrat du lycée, pour ses activités hors contrat. Sur les 49 enseignants du lycée, 29 sont rémunérés par l'Etat et 20 directement par l'association. Par ailleurs, la chambre régionale des comptes qui devrait publier son rapport prochainement, s’inquiète d’une situation financière "fragile". Selon nos confrères, l'association, qui s'est engagée à corriger le tir quant à sa gestion administrative et financière, a vu par deux fois ses comptes bancaires fermés, en 2022 et 2023 et ne s'est dotée d'un commissaire aux comptes que fin 2024.
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L’école, qui accueille environ 600 élèves, continue par ailleurs de recevoir en espèce les frais de scolarité de certaines familles, ce qui inquiète les magistrats sur la traçabilité de ses recettes. De plus, le groupe scolaire serait embourbée dans "de contentieux coûteux aux prud'hommes" qui lui coûterait chaque année plus de 80 000 euros en conseils juridiques.
Connue pour son excellence académique, l’école reste cependant sous haute surveillance. Elle est citée dans plusieurs rapports sur l’entrisme des Frères musulmans et certaines prises de position de ses dirigeants ou enseignants ont interpellé les autorités ces derniers mois. Jusqu'à la résiliation de ses contrats d'association avec l'Etat qui avait dénoncé "une proximité du lycée avec la pensée des frères musulmans". Une décision attaquée en référé mais ensuite confirmée par le tribunal administratif de Lyon. Le lycée a déposé un recours sur le fond et verra son agrément être réexaminé sous un an.
Pas de fumée sans feu comme diraient les bienpensants de gauche !