PFAS LYON arkema daikin
Deux nouveaux projets d’arrêtés ont été formulés par la préfecture du Rhône afin de contrôler les rejets de PFAS. (Photo by OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Contrôles renforcés et baisse des rejets en PFAS, l’État poursuit sa surveillance au sud de Lyon

À l’occasion du 15e comité de suivi avec les élus locaux, la préfecture du Rhône a présenté mercredi 2 juillet les résultats et perspectives d’investigations dédiés aux polluants éternels au sud de Lyon. 

Après avoir adopté sa feuille de route régionale concernant les polluants éternels, dits PFAS, en avril dernier, l’État poursuit sa surveillance et les contrôles mis en place au sud de Lyon. Mercredi 2 juillet, alors que se tenait le 15e comité de suivi en présence des élus locaux, la préfecture du Rhône a présenté les résultats et perspectives d’investigations menées par la cellule interministérielle départementale dédiée à la gestion de la présence de PFAS au sud de Lyon.

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Arkema baisse de 99 % ses rejets en PFAS 

Alors que l’entreprise Arkema avait été contrainte de suspendre son utilisation du sursautants 6:2 FTS fin 2024 après un arrêté préfectoral, les premiers résultats sont encourageants. Les rejets totaux de l’entreprise en PFAS sont en effet de 3 kilos par mois, soit une baisse de 99 %, indique la préfecture du Rhône dans un communiqué diffusé mercredi 2 juillet. Elle précise par ailleurs que le rejet résiduel provient "essentiellement" de la remobilisation de la nappe souterraine. Depuis mars 2025, les contrôles des eaux souterraines sont également renforcés par l’ajout de nouveaux piézomètres, appareil permettant de mesurer le niveau des nappes phréatiques. En parallèle, la liste des PFAS surveillés intègre désormais le TFA, "en réponse à des questionnements des élus et des populations", ajoutent les services de l’État. 

Quant à Daikin, autre entreprise mise en cause, ses rejets sont "très faibles", de l’ordre de deux grammes par mois, essentiellement composés de PFHxA. Ce dernier ne sera d’ailleurs plus utilisé en fin d’année, l’entreprise ayant trouvé un produit substitutif. 

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Réévaluation des recommandations et investigations sous le port de Lyon Édouard-Herriot 

Fin juin, Arkema a remis à la préfecture du Rhône une étude "d’interprétation de l’état des milieux" (IEM), prescrite par arrêté préfectoral en 2023, permettant d’évaluer l’imprégnation de l’environnement "sur plusieurs kilomètres, au niveau des sols et des jardins potagers, et en déterminer des effets potentiels sur la santé." Après examen de ces résultats, les services l’État indiquent qu’ils réévalueront les recommandations sanitaires émises en mars 2024 (non-consommation des œufs et chair de volailles, fruits et légumes et de l’eau des potagers et puits privés dans un périmètre de 500 m autour des retombées maximum). Arkema a par ailleurs décidé de fermer l’accès aux jardins ouvriers dont il est propriétaire et en a informé les usagers concernés sans attendre cette analyse.

Après avoir détecté une concentration "significative" en PFAS, dans les eaux souterraines sous le port de Lyon Édouard-Herriot, plusieurs campagnes d’analyses ont également été menées par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), concessionnaire du site. La contamination s’est révélée particulièrement importante dans certains secteurs du port et dans les sédiments localisés au fond des darses. Cela serait notamment dû à l’incendie de 1987 d’un des dépôts pétroliers. "L’origine des autres pollutions par les PFAS reste indéterminée à ce stade", précise toutefois la préfecture du Rhône.

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Suite des investigations jusqu'en 2026

Les investigations se poursuivront jusqu’en 2026. Des analyses trimestrielles jusqu’à fin 2025 ont ainsi été demandées, ainsi qu’une étude vulnérabilité "visant à identifier les usages de la nappe" d'ici à la fin de l'année et une étude historique pour début 2026 afin d’identifier l’origine de ces pollutions. 

L’Agence régionale de santé (ARS) effectue quant à elle des recherches de PFAS dans l’eau de consommation, dont les résultats sont transmis tous les mois. Un captage se trouve notamment en situation de non-conformité au niveau de Ternay. Des travaux d’installation d’une station de traitement sont en cours, indique l’État. Un puits privé de Vénissieux fait aussi l’objet d’un contrôle renforcé. Cinq autres situations ont été résolues dans le département, précise enfin la préfecture du Rhône. 

Lire aussi : Lyon : une plainte civile collective bientôt déposée contre Arkema et et Daikin dans l'affaire des PFAS

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