aéroport de Lyon
L’aéroport de Lyon Saint Exupéry. © ALLILI MOURAD/SIPA

Grève des contrôleurs aériens : des perturbations à prévoir à l'aéroport Lyon Saint-Exupéry dès jeudi

A l'orée des vacances d'été, le trafic s'annonce très perturbé jeudi dans les aéroports en France et notamment à Lyon Saint-Exupéry, après un appel à la grève de deux syndicats  d'aiguilleurs du ciel pour défendre leurs conditions de travail.

Le début des vacances d'été vont peut être commencer par une belle galère pour certains voyageurs lyonnais. Ce jeudi 3 juillet, le trafic aérien s'annonce perturbé sur l'ensemble du territoire français après un appel à la grève de deux syndicats d'aiguilleurs du ciel. De nombreux aéroports français seront touchés par la grève, à commencer par celui de Lyon Saint-Exupéry.

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit ainsi 30% de vols supprimés à l'aéroport lyonnais. Elle recommande aux voyageurs qui doivent prendre l'avion ce jeudi de se rapprocher de sa compagnie aérienne pour se renseigner sur la tenue ou non de son vol.

Des perturbations dans toute la France

En France, un quart des vols seront annulés à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi. La DGAC qui cherche à mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leurs postes et les vols à gérer afin d'éviter des perturbations supplémentaires, a en outre réclamé des annulations pour 30% des vols au départ et à l'arrivée de Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari, a-t-elle précisé dans un communiqué.

"En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français", a prévenu l'administration, qui a dit en outre travailler "avec le gestionnaire du réseau européen (Eurocontrol) afin de proposer aux compagnies aériennes des mesures de contournement de l’espace aérien national".

Après deux réunions de "conciliation" infructueuses avec la DGAC, la dernière lundi, le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel, l'UNSA-ICNA, a maintenu son appel à la grève jeudi et vendredi.

L'organisation syndicale, qui a rassemblé 17% des voix aux dernières élections professionnelles, a estimé que l'administration n'avait formulé "aucune réponse aux alertes transmises pourtant depuis des semaines", et cité parmi ses griefs un "sous-effectif structurel", des "projets techniques en échec" et un "management toxique".

"La DGAC reconnaît les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique, qui affectent la qualité du service rendu aux compagnies aériennes. C’est précisément pour y remédier qu’elle défend un plan de recrutement ambitieux, inscrit dans une stratégie pluriannuelle, afin de garantir un service performant et sécurisé", avait fait valoir l'administration la semaine dernière.

Une réforme en cours

Celle-ci avait par ailleurs dit "regrette(r) profondément le choix de ces dates (du 3 et 4 juillet), qui correspondent aux jours les plus chargés de l'année, en raison des nombreux départs en vacances sur cette période". L'UNSA-ICNA a été rejointe dans ce mouvement par le troisième syndicat de contrôleurs, l'USAC-CGT (16% des suffrages), qui avait dénoncé lui aussi un "contexte social fortement dégradé" à la DGAC, mais appelé à la grève le jeudi 3 juillet seulement.

Le premier syndicat de contrôleurs, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l'AFP ne pas appeler à la grève. Pour la DGAC, les revendications portent sur "le contrôle de présence des contrôleurs, les rémunérations, et le recrutement".

Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), dans un rapport, en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail de contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.

Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen "de l’ordre de 96.000 euros par an, soit environ 8.000 euros mensuels", selon un rapport du Sénat d'octobre 2024.

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