Philippe Meunier
© Tim Douet

Philippe Meunier : “La guerre est totale” contre le djihad

Le député UMP du Rhône Philippe Meunier s’exprime après l’assassinat mercredi d’Hervé Gourdel par un groupe islamiste affilié à l’État islamique. Il s’oppose à une intervention sur le sol syrien sans l’aval de l’Onu et du président Bachar Al-Assad. Pour celui qui est aussi secrétaire de la commission de la Défense nationale et des forces armées, les Français sont entrés dans “une guerre totale”.

Lyon Capitale : Philippe Meunier, quelle est votre réaction après l’assassinat d’Hervé Gourdel ?

“Il faut s'incliner devant la mémoire de notre compatriote. Mes pensées vont naturellement en direction de sa famille. Cet assassinat est un acte ignoble qui touche profondément le pays.

“Je disais déjà la semaine dernière [suite à l'arrestation de présumés djihadistes en banlieue lyonnaise, Ndlr] que les Français devaient se préparer à livrer un combat sans merci contre ceux qui n'ont qu'un objectif, plus ou moins affiché : nous détruire pour asservir nos enfants. Nous sommes en plein dedans.”

Le débat s’oriente aujourd’hui sur l’opportunité, ou non, d’intervenir contre l’État islamique sur le territoire syrien...

“J'ai toujours dit qu'il vallait mieux discuter avec Bachar Al-Assad. Dès le début, j'ai dit que c'était une folie de bombarder le régime de Bachar Al-Assad, que c'était donner la main aux islamistes. Aujourd'hui, après avoir annoncé que l'on voulait bombarder le régime syrien, on s'oriente vers des attaques contre les terroristes... sur le territoire syrien ! Quelle image donnons-nous de notre politique étrangère ? Elle est totalement incohérente, menée à contre-temps. De toute façon, pour connaître la position de la France, il suffit d'attendre 24 heures après un discours de Barack Obama. Nous sommes parfaitement alignés sur les États-Unis.

“Maintenant, je suis favorable à ce que nous délogions les djihadistes. Je suis d'accord avec la coalition internationale pour mener le combat, déloger les djihadistes en Syrie. Tout le monde sait que la première chose que feront les terroristes s'ils sont attaqués en Irak, c'est se réfugier de l'autre côté de la frontière. Mais intervenir en Syrie ne peut se faire que sous une résolution de l'Onu et avec l'accord de Bachar Al-Assad. Ce qui, je m'en doute, risque d'être une situation assez inconfortable pour François Hollande et Laurent Fabius. Nous ne pouvons pas dénoncer l'ingérence en Ukraine et faire la même chose en Syrie.

“La guerre est totale. Les Français doivent le comprendre : nous sommes en guerre, sur les théâtres d'opérations extérieures, mais aussi sur notre sol. L'ennemi intérieur est sur le territoire national.”

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