Denis Broliquier à la mairie de Lyon, le jour de la réélection de Gérard Collomb © Tim Douet – 5/11/18
Denis Broliquier © Tim Douet

Municipales à Lyon : poker menteur entre Blanc et Broliquier

À quelques mois des municipales, les rapports se tendent entre Denis Broliquier et Étienne Blanc. Le maire du 2e arrondissement agite la menace de listes autonomes. De son côté, le candidat des Républicains refuse de céder à un chantage estimant déjà avoir apporté des gages suffisants à l'un des deux maires d'arrondissement de droite.

Étienne Blanc pensait avoir recousu les fils d'une famille de la droite lyonnaise disloquée par des années de trahisons et de guerres internes. Il en avait fait la promesse voilà un an quand Les Républicains l'ont investi. Début octobre, en présentant ses têtes de liste, Étienne Blanc s’enorgueillissait d'avoir tenu parole. Mais le premier vice-président du conseil régional a peut-être péché par anticipation. Notamment concernant Denis Broliquier et ses soutiens. Lors de la présentation de ses têtes de liste, Étienne Blanc avait justifié leur absence par le fait que le maire du 2e arrondissement, l'un des deux seuls à être géré par la droite, désirait désormais se consacrer à la métropole de Lyon. Dans la foulée, Denis Broliquier l'avait enjoint à ne pas parler en son nom.

Autonome mais pas trop

Ce jeudi, le maire divers droite du 2e est allé plus loin en présentant ses chefs de file pour les élections municipales et métropolitaines de mars 2020 investi par les Centristes, le parti d'Hervé Morin (président de la région Normandie) qu'il a rejoint. Pour la Ville de Lyon, Denis Broliquier a été investi comme chef de file. Pour autant, le maire d'arrondissement n'est pas totalement sur le chemin d'une dissidence. "Chef de file ne veut pas dire tête de liste, prévient-on dans l'entourage de Denis Broliquier. Présenter nos propres listes n'est pas l'option numéro un même si elle n'est plus totalement écartée. Des discussions se poursuivent tous azimuts et les choses avancent sur plusieurs hypothèses". Comprenez  : une alliance avec la droite lyonnaise n'a plus rien d'automatique.

Rendez-vous manqué

Chez Les Républicains, l'attitude de Denis Broliquier provoque depuis quelques jours une profonde incompréhension. "Jusqu'au matin de la présentation des têtes de liste, nous pensions avoir un accord avec lui. Nous avions dit oui à ses deux demandes. Il serait tête de liste sur sa circonscription métropolitaine et Sophie Descour mènerait la liste dans le 2e. On les attendait pour la photo officielle, mais ils ne sont jamais venus", rapporte un conseiller d'Étienne Blanc. Une version seulement amendée à la marge par les proches de Denis Broliquier  : "nous voulions un accord global et pas un deal sur certaines personnes. Avant de dire oui sur les têtes de liste, nous voulions aussi discuter du programme et de l'ensemble des listes. Étienne Blanc a voulu nous imposer son calendrier". Sans nouvelles de Denis Broliquier, le candidat des Républicains est donc passé en force et a maintenu la présentation de ses têtes de liste, refusant de céder au bluff du maire du 2e arrondissement. "Il veut tenir le plus longtemps possible pour se vendre le plus cher. Mais c'est justement à cause de ce genre de pratiques que la droite perd depuis 20 ans. Étienne Blanc veut bien continuer à discuter avec lui, mais il ne va pas parler longtemps", prévient-on dans son équipe de campagne. Une menace qui s'avère peu dissuasive pour le moment. "Les Républicains pensaient qu'il suffisait claquer des doigts pour qu'il se mette au garde-à-vous. Mais contrairement aux élections précédentes, Denis Broliquier n'a pas qu'une carte dans sa manche. Et l'étiquette LR n'est pas la plus porteuse", souligne une proche du maire du 2e arrondissement.

Le centre tenté par un changement de camp

Cette partie de poker menteur pourrait ne pas tourner à l'avantage d'Étienne Blanc. Alors qu'il veut casser son image très LR, le premier vice-président de la région peine à opérer le grand rassemblement d'une famille en état de décomposition avancée à six mois d'un scrutin qui pourrait l'achever. Surtout que l'UDI, l'autre grande famille centriste, pourrait s'aligner sur le Modem et prendre position pour Gérard Collomb. Le national en a décidé ainsi, mais les élus locaux, comme Christophe Geourjon qui siège actuellement dans l'opposition, traînent des pieds.

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