Meirieu "ne se trompera pas d'adversaire"

Candidat dans la 1ere circonscription du Rhône, il a présenté ce lundi ses voeux. L'occasion de temporiser après les attaques de Gérard Collomb qui l'avait traité de "Khmer vert". Le pédagogue a loué les "tensions fécondes" qui le lient à Jean-Jack Queyranne au conseil régional. Mais n'a pas cité une fois le nom de son challenger, le Radical Thierry Braillard.

Philippe Meirieu sort de son silence. Le candidat à la 1ere circonscription du Rhône avait essuyé, presque sans broncher, les attaques de Gérard Collomb qui l'avait traité de "Khmer Vert". Il l'avait laissé ourdir une pétition d'élus de gauche favorables au dissident radical, Thierry Braillard, candidat en dépit de l'accord national PS/Europe écologie les Verts soutenant le vice-président du conseil régional. Le pédagogue ne voulait pas entrer trop tôt en campagne. Ce lundi, il présentait ses voeux à la presse. L'occasion de parler des législatives, sans se départir de sa sérénité. Ne comptez pas sur lui pour répondre aux coups : le catho de gauche tendrait presque l'autre joue. "Je ne me tromperai pas d'adversaire", prévient-il.

Un désaccord sur seulement 0,2% du budget régional

Dans son exposé, Philippe Meirieu s'en prend surtout au gouvernement actuel et souligne se présenter dans une circonscription de droite (le député actuel est Michel Havard, UMP, ndlr). Il rappelle avoir soutenu Gérard Collomb aux municipales de 2001 et de 2008. Et dit sa "gratitude" au PS pour permettre l'établissement futur d'un groupe écologiste à l'Assemblée Nationale. Sa suppléante, connue dans quelques semaines, sera socialiste.

Le vice-président du conseil régional peint en rose son travail avec Jean-Jack Queyranne à la Région où ils mènent "une vraie politique régionale de lutte contre les injustices et les discriminations". Il ne voit que deux divergences avec les socialistes : les subventions aux grandes institutions culturelles et les dotations aux pôles de compétitivité (dont les nanotechnologies). Pour l'écologiste, il ne sert à rien "d'arroser là où c'est déjà mouillé", autrement dit soutenir des organismes qui bénéficient déjà de financements importants. Philippe Meirieu assume ces désaccords, y voyant "des tensions fécondes". Et les relativisent : ils ne porteraient que sur 0,2% du budget régional. "Dès lors que nous nous respectons les uns les autres, nous pouvons mener ensemble de vraies et belles politiques", en conclut-il.

"Pas une kermesse locale"

A ses côtés, Philippe Meirieu avait convié ce lundi deux socialistes. Pas de grosses pointures : dans la ville de Gérard Collomb, nul n'a publiquement défié le maire. "Je m'engage sur l'unité de la gauche qui doit prévaloir", affirme Nathan, étudiant. Karim Aou qui "a envie de voir Philippe Meirieu à l'Assemblée Nationale" met en avant "le respect de la ligne du parti parce qu'on n'est pas propriétaire de son mandat". Lui a été conseiller municipal à Villeurbanne. "Il ne faut pas se tromper d'enjeux : c'est une élection nationale, pas une kermesse locale", ajoute-t-il. Yann Crombecque qui s'est fait excuser soutiendrait aussi le pédagogue. Dans son intervention, Philippe Meirieu n'a jamais cité une fois le nom de son concurrent de gauche, le radical Thierry Braillard. Mais promet, en cas de triangulaire, et au vu des scores des uns et des autres, "de ne pas prendre la responsabilité de faire gagner la droite".

La fédé ne lui donne pas le listing des militants

Sa campagne va vraiment commencer samedi prochain, avec une distribution de tracts. En mars seront lancés des ateliers citoyens par domaines, pour cerner "les priorités législatives". Dans les jours qui viennent, il espère mettre la main sur le listing des militants socialistes de la circonscription à qui il compte écrire. Une requête à laquelle n'a pas voulu accéder la fédération du PS. Du coup, Philippe Meirieu en a fait la demande à la rue de Solférino.

S'il était élu député, Philippe Meirieu, "farouche partisan du mandat unique", a annoncé vouloir abandonner son mandat de vice-président du conseil régional. Estime-t-il avoir accompli sa mission ? Selon lui, le chantier de rénovation de la formation professionnelle peut durer dix ans, soit deux mandats. Mais deux volets importants ont été déjà adoptés, le 3e le sera en mai, sur l'accompagnement des parcours. "J'aurai alors construits les trois volets du service public de la formation", se réjouit-il. Il se promet de mettre à profit cette expérience au niveau national.

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