Les enjeux législatifs dans les circonscriptions du Rhône

Indicateur pour les élections législatives, le premier tour des élections présidentielles permet d'éclaircir les premiers enjeux du scrutin de juin prochain. La victoire d'Emmanuel Macron et l'élimination de François Fillon lors du premier tour du scrutin pourraient bien rebattre les cartes de la politique lyonnaise.

1ere circonscription : un contexte idéal pour Braillard ou Rudigoz

Dans la 1ère circonscription, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête, sur les bases du score réalisé par François Hollande en 2012 (30,73%). Mais qui du député sortant Thierry Braillard ou de Thomas Rudigoz, très soutenu par Caroline Collomb, aura l’investiture du mouvement En Marche ? L’heureux nominé abordera en tout cas l’élection dans un scénario très favorable, tandis qu’Elliott Aubin, représentant de la France insoumise, aura un rôle d’outsider. La très filloniste Anne Lorne, investie par Les Républicains, semble mal engagée pour aborder une probable triangulaire.

2e circonscription : Nathalie Perrin-Gilbert peut encore y croire

Dans la 2e circonscription, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête, sur les bases du score réalisé par François Hollande en 2012 (31,02 %). Le candidat En Marche, qu’Hubert Julien-Laferrière espère être, sera donc favori pour remporter les élections législatives, mais il aura tout de même besoin d’un petit effet Macron. Sans quoi, la "candidate citoyenne" Nathalie Perrin-Gilbert, soutien de Jean-Luc Mélenchon dont le résultat augmente de plus de 11 points par rapport à son score réalisé lors du premier tour des élections présidentielles de 2012, peut encore y croire. La représentante Les Républicains, Laurence Balas devra faire face à la candidature dissidente de Denis Broliquier. Le député socialiste sortant Pierre Alain Muet a, quant à lui, appelé à voter pour Emmanuel Macron. Si la droite est éliminée par sa division, le candidat d’Emmanuel Macron partirait cette fois clairement favori face à Nathalie Perrin-Gilbert.

3e circonscription : Macron n'a plus qu'à choisir un candidat

Le député PS sortant Jean-Louis Touraine sera-t-il dans la 3e circonscription l’incarnation du "renouvellement des visages" que promet Emmanuel Macron ? Il est en tout cas convaincu qu’il sera préféré à Fouziya Bouzerda dans une circonscription qui s’oriente vers une triangulaire, que le candidat macroniste abordera en grand favori. En face, la représentante Les Républicains, Nora Berra aura fort à faire pour espérer être élue. Faute d’un accord national avec leur partenaire de droite, les centristes de l’UDI, ont investi Christophe Geourjon, conseiller municipal, métropolitain et du 7e arrondissement. L’écologiste d’EELV, Fanny Dubot, soutenu par le PS, sera aussi sur la ligne de départ.

4e circonscription : la droite peut perdre un territoire "imperdable"

La députée sortante Dominique Nachury est censée être à la tête d’une circonscription imperdable pour la droite. Elle avait été taillée sur mesure par Charles Pasqua pour Raymond Barre. Et elle pourrait bien basculer aux prochaines législatives. L’addition des scores réalisés par Emmanuel Macron, Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon dépasse en effet les 57 %, ce qui semble placer le candidat En Marche dans une situation idéale. Anne Brugnera, adjointe à l'Education de Gérard Collomb, a été désinvestie par le PS et espère bien obtenir l’investiture En Marche. Mais est-ce le bon profil dans une circonscription devenue gagnable ? Une triangulaire avec le candidat de Jean-Luc Mélenchon, Anne Fontenille n’est pas totalement exclue. Mais même dans cette situation, le candidat En Marche partirait avec un léger avantage.

5e circonscription : pas si simple pour Philippe Cochet

Au soir des résultats, le maire de Caluire Philippe Cochet (Les Républicains), se disait assez confiant d’autant qu’il ne croyait pas que ce soit ici qu’En Marche envoie "un cador". Mais le candidat d’En Marche ne partira pourtant pas battu d’avance dans cette circonscription ancrée à droite, car Céline Bernardi, la candidate insoumise aura du mal à se qualifier et le duel de second tour paraît sur le papier assez serré.

6e circonscription : Najat Vallaud-Belkacem repêchée par Macron ?

Très investie dans la campagne de Benoît Hamon, tout comme le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret (PS), Najat Vallaud-Belkacem a dû faire la grimace en découvrant les résultats du candidat PS à Villeurbanne. Si Bruno Bonnell est investi pour En Marche, la ministre devra compter sur sa seule notoriété personnelle pour espérer se hisser au deuxième tour, alors que le candidat insoumis Laurent Legendre semble lui assuré d’en être. Mais il se murmure qu’Emmanuel Macron pourrait faire une fleur à Najat-Vallaud Belkacem, qui dans ce cas respirera bien mieux dans le duel annoncé entre les représentants de Macron et Mélenchon.

7e circonscription : Alexandre Vincendet devra faire mieux que Fillon

Le FN a priori éliminé du 2e tour dans cette circonscription, tout semble possible. Alexandre Vincendet, le jeune maire Les Républicains de Rillieux-la-Pape, devra réussir à faire fructifier son profil assez droitier et son implantation locale pour se hisser au second tour. Le candidat Andréa Kotarac peut lui aussi rêver, s’il renouvelle le bon score de Jean-Luc Mélenchon. Cela semble en revanche bien mal engagé pour le candidat socialiste Renaud Gauquelin, en attendant de connaître le candidat En Marche, qui là encore abordera le scrutin avec l’étiquette du favori.

8e circonscription : Verchère tranquille, sauf si le FN s’invite au 2e tour

Duel ou triangulaire ? Le candidat du FN, Pierre Terrail, semble un peu juste pour arriver au 2e tour, compte tenu de la probable progression des abstentions (il faut atteindre le seuil de 12,5% des inscrits). Dans ce cas, le député sortant Patrice Verchère (Les Républicains) aurait un second tour sans doute assez tranquille. Une triangulaire serait en revanche bien plus mal engagée.

9e circonscription : triangulaire périlleuse pour Perrut

Marine Le Pen est arrivée ici deuxième, d’un cheveu derrière François Fillon. Pour le député sortant (Les Républicains), Bernard Perrut, un duel face au FN Christophe Boudot serait un scénario a priori facile. Mais c’est plutôt une triangulaire qui se profile, et en fonction du candidat qui sera choisi par En Marche, elle pourrait s’avérer assez périlleuse. Le candidat macroniste disposera en effet d’un réservoir de voix à gauche assez important, pour peu qu’il parvienne à le mobiliser.

10e circonscription : Guilloteau bien parti pour rester

Le député sortant Christophe Guilloteau (Les Républicains) a de bonnes chances d’être reconduit. S’il se présente. Frappé par le non-cumul des mandats, il n’a pas encore annoncé s’il voulait rester à l’Assemblée nationale ou à la présidence du département du Rhône. Avec 14,27% des inscrits pour Marine Le Pen, cela risque d’être un peu juste pour rester au-dessus des 12,5% pour le candidat du FN. Même s’il est difficile d’anticiper tous les reports de voix dans un probable duel entre le député sortant et le candidat macroniste, la situation paraît tout de même assez favorable au représentant de François Fillon, qui a viré ici en tête.

11e circonscription : Georges Fenech mal engagé

On comprend sans doute mieux pourquoi le député sortant Georges Fenech s’est autant démené pour faire renoncer François Fillon. Sur sa circonscription, le candidat Les Républicains n’arrive en effet qu’en troisième position. Un handicap que Georges Fenech a les moyens de remonter, mais il lui faudra mordre nettement sur le FN pour éviter une triangulaire bien périlleuse. Cette circonscription, qui a souvent basculé d’un bord à l’autre, semble en effet gagnable pour le candidat qui sera désigné par En Marche.

12e circonscription : duel serré pour Jérome Moroge

Michel Terrot (Les Républicains) a choisi de passer la main à son suppléant Jérôme Moroge, mais il ne lui laisse pas une configuration idéale. La bonne nouvelle pour la droite, c’est la faiblesse du score FN qui ne semble pas en capacité de provoquer une triangulaire. La mauvaise, c’est qu’Emmanuel Macron est arrivé légèrement en tête au premier tour. Cela n’a pas échappé aux caciques d’En Marche le soir du premier tour et qui vont du coup porter une attention particulière au candidat à investir.

13e circonscription : Philippe Meunier en danger

François Fillon arrivant 3e dans cette circonscription, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, cela a dû donner quelques sueurs froide au député sortant Philippe Meunier (Les Républicains), que l’on n’a d’ailleurs pas vu en préfecture dimanche soir. Si la triangulaire se confirme, elle paraît gagnable pour le candidat qui sera investi par En Marche alors que la droite tient toutes les communes de la circonscription.

14e circonscription : Yves Blein aura du mal

Le député sortant Yves Blein (PS) a annoncé son soutien à Emmanuel Macron une semaine avant le premier tour. Est-ce que ce sera suffisant pour obtenir l’investiture d’En Marche ? Sans elle, il n’a aucune chance. Avec, rien n’est garanti, car dans cette circonscription qui a longtemps été un bastion communiste, Jean-Luc Mélenchon cartonne et dépasse les 30%. La France insoumise ayant choisi de laisser le champ libre à Michèle Picard, la maire PCF de Vénissieux, c’est elle qui abordera donc le second tour avec les meilleurs espoirs, et ce que le FN parvienne à se maintenir ou pas.

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