La charge de Fenech contre l'opacité du système Collomb

"Ringard", "schizophrène", "opaque", à l'approche de la primaire UMP du 2 juin, Georges Fenech, l'un des cinq candidats en lice, se montre plus agressif à l'encontre de Gérard Collomb. Il l'attaque sur le système qu'il a installé dans ses relations avec les entreprises. Et aussi sur la dimension pléthorique d'un cabinet de 119 employés qui assure "sa promotion".

À J-10 du premier tour de la primaire, Georges Fenech a décidé de muscler son opposition à Gérard Collomb pour tenter de cueillir l'investiture UMP pour les municipales de 2014. Après des semaines à critiquer le maire de Lyon sur des projets comme l'Hôtel-Dieu ou son mode de gouvernance, le député de Givors arpente de nouvelles platebandes. Ce jeudi, lors d'une conférence de presse, il s'en est pris au système Collomb. Reprenant l'un des arguments qu'il a brandis lors du débat de TLM, il a dénoncé la "gabegie financière" des membres du cabinet de Gérard Collomb à la Ville de Lyon : "Il a 119 temps pleins. Sous Nicolas Sarkozy, les ministres n'avaient que quinze employés dans leur cabinet. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, m'a dit qu'il en avait 14. Gérard Collomb a aussi 25 temps pleins au service communication et 15 au protocole. Tous ces gens travaillent pour la promotion de ses activités de maire, alors que nous sommes dans un contexte de crise où l'État a baissé de 4 milliards d'euros les dotations aux collectivités locales."

Le préfet saisi sur les embauches au cabinet de Collomb

Les relations entre le maire de Lyon et le monde extérieur interpellent aussi le candidat Fenech. "Gérard Collomb a bâti un système d'une grande opacité, qui me pose des questions notamment sur des conflits d'intérêts. À l'Assemblée nationale, nous étudions une loi sur la transparence où il est question d'interdire l'exercice du métier d'avocat d'affaires pour les parlementaires. À Lyon, ce n'est pas le cas avec l'adjoint aux finances. Je suis aussi troublé par des cas de pantouflage d'anciens employés de la ville qui travaillent pour des entreprises attributaires de marchés publics. Je veux mettre au jour et nettoyer le système Collomb. Quand on est lié à un système, il peut arriver de prendre de mauvaises décisions pour rester dans le réseau. On en arrive à des dossiers comme l'Hôtel-Dieu qui a été donné à Eiffage",estime Georges Fenech. Réputé pour sa pugnacité, Georges Fenech passe des paroles aux actes sur ces deux dossiers. Il prévoit, s'il est élu, de casser le contrat d'Eiffage et a d'ores et déjà adressé au préfet Carenco une lettre demandant si légalement Gérard Collomb peut à ce point garnir son cabinet.

“Une vision faussement futuriste”

Au-delà de ses positions envers Gérard Collomb, Georges Fenech a aussi présenté ce jeudi un pan plus détaillé de son programme. Des propositions qui lui permettent de balayer tous les spectres de la droite. De la droite dure sur la sécurité, avec l'armement de la police municipale, et du gaullisme social, dont il se revendique avec sa proposition de gratuité des transports en commun pour les moins de 12 ans, voire son souhait de verser une allocation compensatoire aux parents qui n'ont pas accès aux crèches municipales. Il se focalise sur la gestion de Gérard Collomb avec toujours la même volonté de le "ringardiser". "Il a une vision faussement futuriste de l'urbanisme. Il faut densifier mais ne pas le faire de manière inconsidérée avec des grandes tours. Gérard Collomb a la folie des grandeurs. Il rêve d'une skyline avec des tours de bureaux mais, pendant ce temps, les Lyonnais sont obligés de quitter Lyon car ils ne peuvent pas se loger. Je préférerais que l'on fasse des habitations plutôt que des tours sans lieu de vie et qui seront désertes à 17 heures",appuie le député (UMP). Depuis son entrée en campagne, Georges Fenech affiche aussi son ambition de démasquer le "Janus lyonnais" : "Il est schizophrène. À Paris, c'est le sénateur Collomb et à Lyon Gérard le maire. Au Sénat, il vote le matraquage fiscal des entreprises et se dit l'ami des patrons dans sa ville."

Les anti-mariage gay feront-ils pencher le sort de la primaire ?

De manière plus pragmatique, le candidat à la primaire UMP se montre aussi stratège en draguant les nombreux militants lyonnais qui se sont mobilisés contre le mariage pour tous. Il n'hésite pas à rappeler ses engagements contre la loi Taubira. "Je regrette l'appel à battre Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris. Ce n'est pas digne de l'UMP. Je ne demande pas le soutien de réseaux, mes actes parlent pour moi. Est-ce que combattre la loi Taubira inspirera ceux qui se sont aussi battus contre ?" feint-il de s'interroger. Cette manne d'électeurs, comme tous les autres candidats, il en rêve. Elle pourrait faire basculer une élection incertaine où chacun s'attend à une faible mobilisation.

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut