Meeting Havard 2014 © Tim Douet_079

Comment Havard espère battre Collomb

Meeting Havard 2014 © Tim Douet_079 ()

Dès le premier tour, Michel Havard jouera gros. Pour gagner la mairie le 30 mars au soir, il doit commencer par remporter le 2e et le 6e dès ce dimanche soir pour respecter son tableau de marche. Le candidat UMP entend aussi capitaliser sur les divisions de la gauche et l'impopularité du gouvernement.

La sagesse populaire le dit "avec des si on refait le monde". Avec des si, Michel Havard et son entourage s'imaginent conquérir la ville de Lyon le 30 mars, au soir du second tour des municipales. Conscients de leur rôle d'outsider face au maire sortant Collomb, ils se sont toutefois trouvé des raisons d'y croire. Elles reposent plus sur les faiblesses de la majorité socialiste que sur leurs propres forces.

Objectif 6e et 2e dès ce dimanche

Le scénario qu'ils ont imaginé leur ouvre une passe très étroite. Le 2e et le 6e, des arrondissements conservés en 2008, sont raisonnablement gagnable mais pour maximiser le nombre de conseillers municipaux élus, ils doivent l'emporter dès le premier tour. "C'est pour cette raison que nous avons fait alliance avec Denis Broliquier", explique un proche de Michel Havard qui craignait une dispersion des voix de droite au premier tour. Le second dimanche, il leur faudra remporter le 5e et le 3e. Si dans son fief supposé Michel Havard a de réelles chances de victoire, le 3e est devenu une terre de mission pour la droite. Dominique Perben s'y était cassé les dents en 2008 et entre temps la situation a empiré avec la victoire de Thierry Philip, le maire PS de l'arrondissement, aux cantonales de 2011.

L'UMP espère des déperditions de voix à gauche entre les deux tours

© Tim Douet

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L'autre fenêtre de tir, Michel Havard espère que la gauche la lui servira sur un plateau en peinant à s'allier durant l'entre-deux tours. "Ce que Collomb gagne en électeurs à droite, il le perd sur sa gauche. S'il lui manque des voix de gauche, il perdra la ville", estime Emmanuel Hamelin, porte-parole du candidat UMP. L'un des conseillers de Michel Havard pense même qu'alliances ou non, Gérard Collomb sera victime d'une déperdition de voix en ligne. "L'abstention est plus forte entre les deux tours dans les arrondissements tenus par la majorité. Les reports de voix sont plus mauvais à gauche en 2012 qu'en 2007 ce qui montre que l'assise électorale de Gérard Collomb s'érode", théorise Stéphane Gautier en se basant sur les résultats des deux dernières présidentielles. L'entourage du candidat UMP espérait aussi jusqu'à ce que les affaires ne rattrapent la droite profiter de l'impopularité du gouvernement. Leur scénario occulte toutefois certaines difficultés que pourrait croiser Michel Havard sur sa route. Un Front National qui se maintient au second tour dans le 3e arrondissement peut venir casser toutes chances de victoire.

Gagner le 5e pour préparer l'avenir

La campagne n'a pas non plus permis de trouver de nouveaux motifs d'y croire. "Je ne veux pas faire du Buisson mais il nous aura manqué quelques semaines de campagne pour inverser la tendance. Gérard Collomb aborde l'élection dans la même situation que François Hollande, il est le favori et il ne peut que perdre du terrain. Le maire de Lyon l'a bien compris et c'est pour cette raison qu'il n'a pas fait campagne. Plus il bouge, plus il recule", glisse un de communicant du candidat UMP. En cette fin du mois de mars, c'est donc plutôt la première étape d'une phase de reconstruction de la droite lyonnaise qu'entreprend Michel Havard. En cas de victoire dans le 5e, la défaite n'en serait pas vraiment une pour le candidat UMP.

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