Municipales à Lyon : un scrutin incertain qui se jouera sur des alliances

En plaçant à égalité les listes de Gérard Collomb et des écologistes, notre sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale et Sud Radio met en lumière une élection indécise qui se gagnera par des alliances. Gérard Collomb et Yann Cucherat pourraient être débordés sur leur gauche.

En entrant en campagne, en décembre dernier, Gérard Collomb voulait engager un duel à distance avec les écologistes. Un sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale et Sud Radio illustre que le constat est le bon. Mais aussi que le match est loin d’être gagné pour l’actuel maire de Lyon et le candidat qu’il a adoubé : Yann Cucherat. L’actuel adjoint aux grands évènements et au sport se lance sans longueur d’avance dans la course aux municipales : 22%, comme l’écologiste Grégory Doucet. Ce score de départ pour Yann Cucherat démontre que la marque Collomb ne se partage pas vraiment. À l’époque où une double candidature à la métropole comme à la ville était envisagée, l’actuel maire de Lyon flirtait avec la barre des 30%. Dans notre sondage, Yann Cucherat est pourtant présenté comme investi par LREM et soutenu par Gérard Collomb.

Un espace à gauche

Avec 22% d’intention de vote, il est à égalité avec Grégory Doucet (EE-LV) qui se maintient à des altitudes historiquement hautes pour les écologistes. Un score qui fait de leur tête de liste l’alternative la plus crédible en ce début d’année et leur permet de montrer qu’ils ne fanfaronnent pas sans raison en annonçant que leur heure est venue. Si EE-LV tient à se dégager du clivage gauche-droite, leurs électeurs viennent très largement de la gauche (55% des électeurs de Benoît Hamon en 2017 et 23% de ceux de Jean-Luc Mélenchon). C’est aussi par leur gauche que passera la route de l’hôtel de ville pour les écologistes. Nathalie Perrin-Gilbert qui voulait incarner l’alternative à la gauche de Gérard Collomb semble avoir perdu cette bataille. Mais elle reste à un niveau suffisamment élevé pour en faire une candidate incontournable au second tour avec 13% d’intention de vote. Au vu des particularismes locaux, son score préfigure que sa côte reste intacte dans le 1er arrondissement. Les socialistes semblent, eux, clairement distancés dans la mini primaire de la gauche que sera le premier tour. Créditée de 6% d’intention de vote, Sandrine Runel devra compter sur une main tendue par les autres listes pour que le PS ne disparaisse pas des radars dans une ville qu’il gère, en théorie, depuis 2001. C’est sur la gauche de Gérard Collomb que l’espace politique est le plus ouvert.

Pertes en ligne

Le maire de Lyon a d’ailleurs perdu une partie conséquente de son électorat. Ils ne sont que 43% à lui être restés fidèles et à vouloir élire son nouveau dauphin. Ce qui est perdu sur la gauche n’est d’ailleurs guère compensé. L’affaiblissement de la droite profite plus à Georges Képénékian qu’à Yann Cucherat. Mais l’ancien maire de Lyon n’en tire pas un avantage significatif : avec 9%, il ne peut se maintenir au second tour en l’état actuel. Son choix d’alliance pourrait toutefois faire ou défaire le scrutin. Étienne Blanc se retrouve lui aussi cantonné au rôle d’arbitre. Les 14% d’intention de vote accordée au candidat des Républicains confirment que les divisions de la majorité sortante ne lui ouvrent pas mécaniquement d’espace.

Alliances obligatoires

Ce sondage réaffirme aussi que l’issue du scrutin devient de plus en plus indécise à mesure que la campagne avance. De nombreux candidats parient que le nom du prochain maire de Lyon pourrait ne pas être connu au soir du second tour et que la bataille de Lyon se jouera dans des alliances au troisième tour, quand les conseillers municipaux éliront le maire. L’actuelle répartition des intentions de vote pointe justement qu’aucun candidat n’apparaît, à deux mois des élections, en mesure de gagner seul.

 

Sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale sur les élections municipales de 2020
Sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale sur les élections municipales de 2020

Méthodologie : l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 705 personnes, représentatif de la population de la commune de Lyon âgée de 18 ans et plus inscrite sur les listes électorales. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) après stratification par circonscription. Les interviews ont été réalisées par téléphone du 6 au 11 janvier 2020.

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