Didier Vullierme, conseiller métropolitain (Fédération progressiste), est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Alors que les différentes composantes du bloc central se rapprochent des Républicains pour les élections municipales et métropolitaines de 2026, la Fédération progressiste, emmenée localement par David Kimelfeld, réfléchit à son périmètre d'alliance. "Notre positionnement sur la métropole est relativement clair. Depuis le début nous disons ni LFI ni LR. Nous sommes un parti de gauche, gauche, centre-gauche on pourrait dire, et donc nous sommes prêts à travailler avec tous ceux qui sont de gauche, du centre-gauche, du centre, mais ni LFI pour des raisons de valeur républicaine, ni LR parce qu'on voit qu'elle a quand même une dérive qui est particulièrement droitière", assure Didier Vullierme, conseiller métropolitain.
A Villeurbanne, ville où il a été élu lors du précédent mandat, il appelle le maire socialiste à prendre position clairement par rapport aux Insoumis en vue des prochaines élections municipales. Il laisse aussi entrevoir une possible alliance avec l'ancien maire Jean-Paul Bret qui n'exclut pas de candidater en 2026.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Didier Vullierme
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Didier Vullierme. Vous êtes conseiller métropolitain, élu sur la circonscription de Villeurbanne, vous appartenez à un parti politique, la fédération progressiste, qui appartient plus ou moins à la galaxie de la République en Marche, mais qui est plutôt l'aile gauche entre guillemets de renaissance de la Macronie. Je voulais évoquer avec vous, c'est les élections municipales et métropolitaines de 2026 qui vont arriver à Villeurbanne et donc pour la métropole de Lyon. On voit que la plupart des partis sont en train de se structurer, de définir un périmètre d'alliance. Vos alliés naturels qui pourraient être les Macronistes sont plutôt en train de se tourner vers les Républicains. Est-ce que vous pourriez vous les suivre dans cette démarche et avec qui vous voulez travailler pour 2026 ?
Alors sur ce sujet, vous parliez de la fédération progressiste dont David Kimelfeld est d'ailleurs le vice-président au niveau national. Notre positionnement sur la métropole est relativement clair, il est relativement simple. Depuis le début nous disons ni LFI ni LR. Nous sommes un parti de gauche, gauche, centre-gauche on pourrait dire, et donc nous sommes prêts à travailler avec tous ceux qui sont de gauche, du centre-gauche, du centre, mais ni LFI pour des raisons de valeur républicaine, ni LR parce qu'on voit qu'elle a quand même une dérive qui est particulièrement droitière, encore vu hier où c'est Bruno Retailleau qui remporte la présidence de LR. Pour nous c'est exclu du périmètre. Donc dans cet étiage si je puis dire, tout est ouvert. Aujourd'hui nous avons des discussions avec de nombreux partenaires qui sont dans cette galaxie.
Vous vous êtes un ancien socialiste, vous auriez des difficultés à retravailler avec les socialistes ?
Aucune difficulté à retravailler avec des socialistes, pour autant qu'ils soient sur une ligne qui est compatible avec ce qui pour moi est le socialisme dans sa dimension historique. Le socialisme c'est l'émancipation, c'est pas l'essentialisation comme le porte LFI. Donc pour le dire autrement, si les socialistes se détachent pleinement de LFI, pourquoi pas commencer à discuter et à recréer des choses comme j'ai pu le faire par le passé pendant des années en tant que secrétaire de sections de Villeurbanne etc.
A Villeurbanne notamment vous avez demandé à Cédric van Styvendael, le maire socialiste de la ville, de prendre ses distances avec les Insoumis. vous faites cette demande-là ? Vous constatez cette essentialisation qui s'invite dans le débat municipal à Villeurbanne ? Pour vous il y a des lignes rouges qui ont été franchies ? Dans l'action de la municipalité ?
Alors oui, ça je le constate sur la durée du mandat effectivement, au-delà du fait que les Insoumis ont une place importante dans l'exécutif municipal, ils ont des postes d'adjoints assez stratégiques, assez majeurs. Il y a aussi des actes qui ont été posés, les paroles c'est bien, les actes ça parle encore mieux. Un seul exemple, subvention je crois que c'était en 2022 ou 2023 exactement, qui a été donnée à l'Alliance Citoyenne. Vous vous souvenez de ce qu'est cette association Grenobloise qui promeut depuis des années le port du Burkini dans les piscines, qui est une association qui est plutôt portée effectivement sur l'essentialisation et pas sur l'émancipation. La mairie de Villeurbanne a accordé une subvention à cette association. C'est pour moi une ligne rouge qui n'est pas acceptable.
Vous avez notamment réagi aussi après le fait que les députés Insoumis n'aient pas voulu voter un texte demandant la libération de Boualem Sansal. Là-dessus vous pensez que la mairie de Villeurbanne ou en tout cas le maire de Villeurbanne voulant continuer à travailler avec les Insoumis se met en faute ?
Vous savez Villeurbanne elle a cette particularité. Je crois qu'il y a deux territoires en France qui sont dans le même cas, c'est que la commune a le même territoire que la circonscription législative. Et donc le lien entre municipalité et député, les liens sont très forts. Gabriel Amard, le député de la sixième circonscription de Villeurbanne, gendre de Jean-Luc Mélenchon, a pris cette position. Cédric van Styvendael l'a soutenu en 2024 très fortement, d'ailleurs face à Jean-Paul Bret, qu'il clarifie sa position. Est-ce qu'il est d'accord avec ce non-vote pour demander la libération de Boualem Sansal, ou est-ce qu'il ne l'est pas ? Il faut qu'il le dise. Mais il y a besoin de clarté dans le débat politique, notamment sur ces sujets-là.
Donc vous demandez à Cédric van Styvendael de choisir ses alliés pour 2026. Est-ce qu'il part avec les Insoumis ou est-ce qu'il part avec vous ? Sachant qu'il n'y a pas eu d'accord en 2020 avec la France Insoumise. Ce sont des militants, des élus qui sont à la France Insoumise, mais il n'y a pas une alliance entre partis.
Oui, après on peut jouer sur les mots, etc. Mais quand même, juillet 2024, il n'y a pas une éternité. Cédric van Styvendael a soutenu mordicus, Gabriel Amard, je le répète, le gendre de Jean-Luc Mélenchon. Donc pas n'importe que Insoumis. Il l'a soutenu contre Jean-Paul Bret, ancien maire de Villeurbanne, socialiste. Donc il y a quand même un marqueur assez fort. Et là finalement, le courrier que je lui ai envoyé la semaine dernière, la lettre ouverte au sujet du vote des députés Insoumis sur la demande de libération de Boualem Sansal, c'est une chance que je lui offrais de pouvoir se clarifier sa position. Alors c'était il y a une semaine, il ne m'a pas encore répondu. Il a encore un peu de temps, mais c'est une possibilité pour lui de clarifier son positionnement républicain ou Insoumis.
Est-ce que vous envisagez, Jean-Paul Bret, envisagez une candidature ? Est-ce que vous pensez qu'il doit être candidat ? Est-ce que vous pourriez le soutenir, y aller avec lui ? Est-ce que c'est le chemin qui vous semble le plus opportun à Villeurbanne en 2026 ?
En tout cas, le chemin qui me semble opportun, c'est le même que celui que je vous décrivais un instant. Ni LFI, ni LR. Et donc c'est de trouver la bonne équation qui permettra de remettre Villeurbanne sur les rails qui étaient historiquement les siens. Si Jean-Paul Bret est candidat et que nous devons trouver un accord, pourquoi pas ? C'est pas une possibilité qui est totalement exclue. Il peut y avoir d'autres configurations dans lesquelles il est aussi lui en soutien. verrons tout cela dans les semaines qui viennent. Vous savez, beaucoup sont partis dans d'autres territoires à côté de Villeurbanne très très vite avec beaucoup de candidats. pas pour autant que les choses sont plus claires aujourd'hui.