La Métropole de Lyon envisage de revoir la carte scolaire

Véronique Moreira, vice-présidente écologiste de la Métropole de Lyon en charge des collèges, évoque la rentrée scolaire dans l'agglomération sur le plateau de 6 minutes chrono.

Avec 500 millions d'euros, les collèges représentent l'une des plus grosses enveloppes budgétaires de la Métropole de Lyon. Véronique Moreira, vice-présidente en charge de cette délégation, développe le panel des missions assumées par la collectivité : cantine, végétalisation des cours de récréation, rénovation ou création de nouveaux établissements. Sur le mandat, cinq nouveaux collèges seront ainsi livrés. "Sur l'état des bâtiments, effectivement on a trouvé un parc assez dégradé même si au cours du mandat précédent il y avait eu un effort pour commencer à pallier les problèmes, les difficultés. Le parc est quand même assez dégradé donc il y a un très gros travail à faire. C'est la raison pour laquelle on a augmenté le budget, on est passé de 260 à peu près à 300 millions d'euros pour faire de gros travaux de maintenance et gros travaux de réhabilitation et aussi la construction de nouveaux équipements", explique-t-elle.

Véronique Moreira évoque aussi l'enjeu de la mixité sociale dans les collèges publics de la métropole : "C'est un point noir sur l'ensemble de la scolarité puisque l'évitement du public pour aller vers le privé ça commence de plus en plus tôt, ça commence en maternelle, ça a lieu aussi en primaire. Et donc à tous les niveaux de réflexion des collectivités, on se dit qu'on doit travailler la carte scolaire au niveau des écoles et au niveau des collèges. Les choses sont liées".

 Aujourd'hui, on accueille Véronique Moreira. Vous êtes vice-présidente écologiste de la métropole en charge des collèges, les collèges c'est une compétence dont a hérité le Grand Lyon au moment de la fusion avec le département et donc la création de la métropole. C'est aussi un des plus gros budgets, 500 millions d'euros mais ce n'est pas forcément la compétence la plus identifiée de la métropole de Lyon, on pense plutôt à l'urbanisme, aux pistes cyclables en ce moment, à la végétalisation. Cette compétence finalement assez récente, elle concerne principalement les bâtiments, dans quel état sont les collèges aujourd'hui dans la métropole de Lyon ?


Alors déjà que je vous dise, elle concerne effectivement les bâtiments mais pas seulement puisqu'on a aussi des agents qui travaillent dans les collèges. Sur l'entretien des bâtiments aussi, la maintenance et l'entretien. Sur la restauration scolaire en effet il y a toute une politique sur les cantines et on a également une politique sur les actions éducatives. Donc le supplément qu'on apporte aux collèges pour faire intervenir les acteurs de l'éducation populaire dans les collèges. Donc vous voyez c'est assez global. Sur l'état des bâtiments, effectivement on a trouvé un parc assez dégradé même si au cours du mandat précédent il y avait eu un effort pour commencer à pallier les problèmes, les difficultés. Le parc est quand même assez dégradé donc il y a un très gros travail à faire. C'est la raison pour laquelle on a augmenté le budget, on est passé de 260 à peu près à 300 millions d'euros pour faire de gros travaux de maintenance et gros travaux de réhabilitation et aussi la construction de nouveaux équipements.


Il y a cinq nouveaux équipements sur le mandat qui seront livrés, c'est ça à peu près ?

Oui, cinq nouveaux équipements sur le mandat, c'est ça. Trois collèges qui ont déjà été livrés et deux qui seront livrés avant la fin de ce mandat ou au début du mandat prochain. Mais c'est pas seulement ça, c'est aussi les constructions nouvelles là où on constate que la démographie augmente.

Elle augmente où la démographie scolaire puisqu'on voit par exemple dans Lyon les écoles primaires sont plutôt sur la tendance de fermer. Sur les collèges ça se vérifie ?

Ça dépend des quartiers, sur le 3e, le 7e à Lyon, il y a encore une pression démographique assez importante. Elle reste extrêmement importante à Vénissieux-Saint-Fons avec des problèmes de collèges complètement saturés. Elle reste importante sur Lyon huitième aussi, sur Vaulx-en-Velin. Donc il y a encore des quartiers, si effectivement ce que vous dites sur le centre de Lyon c'est juste, il y a quand même des quartiers sur l'extérieur du centre ville où la pression démographique est très forte et où il y a nécessité d'alléger. Les effectifs sont très très importants, donc il y a nécessité de proposer des nouveaux équipements. Mais je voulais revenir sur ce que vous disiez sur les équipements, donc il y a la création de nouveaux collèges, mais il y a aussi des très gros travaux qui sont financés chaque année, des travaux de réhabilitation. On en livre quelques-uns, là on en livre trois d'ici la fin de l'année civile. Et on engage aussi des travaux qui sont extrêmement importants sur la rénovation énergétique. On a commencé cet été un collège à Saint-Priest, le collège Boris Vian, où on engage une réhabilitation thermique complète, une réhabilitation de l'enveloppe thermique complète avec un travail sur les fluides aussi. Souvent il fait chaud, notamment en ce moment. Oui, et l'hiver il fait froid, alors c'est confort thermique et c'est aussi économie d'énergie. À terme, là, sur les collèges sur lesquels on travaille, on vise une réduction de 40% de la consommation énergétique. Donc c'est double objectif. Donc là, on a commencé un collège cet été, c'est des travaux sur trois ans. On en commence un l'été prochain sur Feyzin, et on a huit autres collèges qui sont en études. Donc un travail sur la réhabilitation énergétique qui se fait de façon planifiée, mais qui est lancé. Et puis de l'autre côté, ça c'est réhabilitation énergétique, confort thermique et économie d'énergie. Et de l'autre côté, du côté végétalisation, on a aussi un très gros chantier. On le voit encore aujourd'hui, on est en période de canicule. Les collèges en souffrent énormément, ils n'ont pas du tout été conçus pour faire face à la chaleur. Donc la végétalisation, c'est quand même un outil assez efficace. On végétalise, donc on crée des îlots arborés, végétalisés. Mais chaque fois qu'on peut, on désimperméabilise aussi, parce que l'idée c'est de déconnecter les réseaux d'eau et de permettre aux eaux de pluie de ne pas rejoindre les réseaux de traitement d'eau.


Un autre enjeu très très important dans les collèges, c'est celui de la mixité scolaire, de la mixité sociale. Puisqu'on sait à peu près que c'est au moment du collège où la carte scolaire est probablement le plus contourné où les parents se contorsionnent ou passent carrément leur gamin dans le privé. Ça, vous avez des chiffres là-dessus sur les transferts d'effectifs du public vers le privé au passage du collège. Est-ce que c'est vraiment un point noir ?


C'est un point noir sur l'ensemble de la scolarité puisque l'évitement du public pour aller vers le privé ça commence de plus en plus tôt, ça commence en maternelle, ça a lieu aussi en primaire. Et donc à tous les niveaux de réflexion des collectivités, on se dit qu'on doit travailler la carte scolaire au niveau des écoles et au niveau des collèges. Les choses sont liées. Est-ce que vous envisagez de la retoucher ? Oui bien sûr, on a un travail très important sur la carte scolaire. La métropole a mis en place avec l’Éducation nationale un observatoire de la démographie et de la réussite éducative. C'est un lieu de croisement des données des communes de l’Éducation nationale, de la métropole, de l'urbanisme, etc. pour évaluer exactement les programmes de construction et les besoins en construction nouvelle. Mais ce n'est pas simplement un lieu d'anticipation pour la construction, c'est aussi un lieu de débat où l'ensemble des acteurs, y compris les parents, les équipes éducatives, pourront venir poser les questions clés, notamment la question de la mixité, pour qu'on arrive à des définitions communes.


Très rapidement, comment vous qualifiez la situation en termes de mixité scolaire dans la métropole de Lyon ? Vous constatez des collèges ghetto soit pour riches, soit pour classes défavorisées ?

On constate dans la métropole de Lyon, comme dans toutes les métropoles, des collèges qui correspondent aux types d'habitats autour du collège. Selon la typologie de l'urbanisme sur un territoire, le collège correspond. Donc il y a un travail engagé. C'est pour ça que je vous parle de l'observatoire. L'observatoire, c'est un outil technique qui permet d'avoir des données objectivées et aussi un lieu de débat. Parce que ces questions de mixité, ça se gagne, c'est ardu et donc il faut en discuter. Parallèlement, on aboutit au recrutement d'un chargé de mission mixité, qui va renforcer le travail qui est fait depuis plusieurs années, depuis le début du mandat avec le CNESCO et en interne des équipes, sur la connaissance et aussi des pistes pour proposer des solutions pour améliorer la mixité sur le territoire. Donc on va travailler avec les communes qui sont les plus engagées, je pense en particulier à Lyon, et d'autres communes qui ont vraiment envie d'avancer sur ces questions

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