Christian Iacono et son troisième procès à Lyon

Le troisième procès de Christian Iacono débute ce lundi devant la cour d’assises du Rhône. L’ancien maire (UMP) de Vence est soupçonné de viols et d’agressions sexuelles sur son petit–fils Gabriel. En raison de la rétractation de ce dernier, Christian Iacono a bénéficié de la révision de sa condamnation à 9 ans de prison en 2011.

Aujourd’hui âgé de 24 ans, Gabriel Iacono devra s’expliquer sur son mensonge qui a conduit par deux fois à la condamnation de son grand-père à 9 ans de prison pour viol.

Spontané devant les experts

Tout commence il y a quinze ans, en 2000. Gabriel, âgé de 9 ans à l’époque, révèle, avec ses mots d'enfant, que son grand-père aurait abusé de lui alors qu'il passait ses vacances chez lui, à Vence, dans le sud de la France. D'abord perplexes, ses parents le conduisent finalement à l'hôpital. C'est là que Gabriel explique aux psychologues ce qui s'est passé dans cette salle de bains, où son grand-père lui "caressait son zizi et les fesses".

L’enfant paraît spontané aux psychologues et psychiatres chargés de recueillir sa parole. "Il donnait l’impression d‘un fardeau qu’il déposait à toute vitesse", précise l’une d’entre elles. Sa version ne changera pas devant les magistrats.

L’enquête débute et révèle les failles d’une famille en souffrance, avec deux hommes qui ne se parlent plus depuis des années : Christian Iacono et son propre fils, Philippe. Avec son épouse, Iacono père avait même engagé des poursuites judiciaires pour obtenir un droit de visite sur Gabriel. Qu'il obtient en 1996. L’enfant vit à Reims avec ses parents et, donc, passe ses vacances chez son grand-père.

Christian Iacono a toujours nié les faits

La procédure se révèle longue. Christian Iacono a toujours contesté les faits. En apprenant l'accusation, il s'est dit consterné par deux choses : d'une part, que son petit-fils puisse être violé et, d'autre part, que l'enfant l'accuse, lui, son grand-père. Mis en examen et placé en détention en juillet 2000, il est libéré sous contrôle judiciaire en octobre de la même année.

En 2009, la cour d’assises de Grasse le condamne à 9 ans de prison. L’accusation s’appuyait surtout sur le rapport d’expertises notant l'existence de deux cicatrices révélatrices de sévices sexuels et sur la parole, constamment répétée depuis neuf ans, du jeune Gabriel. La défense, elle, avait critiqué la méthodologie de ces rapports. Christian Iacono, après avoir démissionné de son mandat de maire, est libéré sous caution.

La cour d’appel d’Aix-en-Provence confirmera cette peine en 2011. À l’annonce du verdict, Philippe Iacono ne semble pas comprendre. Gabriel Iacono, lui, se dit "soulagé".

Gabriel avoue avoir menti

Pourtant, trois mois plus tard, coup de théâtre. Gabriel Iacono écrit une lettre au procureur, pour expliquer qu’il a menti : son grand-père ne l’a jamais violé. "Au début de ma rétractation, je ne pouvais plus me regarder dans une glace", nous a-t-il confié à la veille du procès. Finalement, Christian Iacono est libéré en avril 2012. Il saisit la Cour de révision des condamnations pénales alors que son pourvoi en cassation est rejeté. Contre l’avis de l’avocat général, la commission ordonne, l'an dernier, un nouveau procès.

Contrairement aux audiences précédentes, Gabriel Iacono demandera le huis clos, une façon pour lui de libérer sa parole face à la cour. Lui qui se disait victime hier deviendra demain le principal soutien de son grand-père, aujourd'hui âgé de 79 ans. La cour d’assises du Rhône prévoit une semaine de débats. Les plaidoiries et le réquisitoire devraient intervenir dès lundi prochain. Le verdict est attendu le jour suivant.

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