306 kilos de métaux précieux, estimés à 28 millions d'euros, ont été volés lors du braquage d'un laboratoire à Lyon jeudi 30 octobre. Ils ont été récupérés lors de l'interpellation des cinq braqueurs présumés.
Ils s'imaginaient peut être avoir réalisé le casse parfait. Les braqueurs du laboratoire Pourquery, attaqué jeudi 30 octobre à l'explosif, sont parvenus à emporter 306 kilos de métaux précieux, principalement de l'or a indiqué ce lundi le procureur de Lyon, Thierry Dran. Il s'agirait de la quasi-intégralité du stock dont disposait le laboratoire spécialisé dans le traitement de métaux précieux situé dans le 7e arrondissement de Lyon. La justice estime ce butin à 28 millions d'euros.
Trois suspects déjà condamnés aux assises pour des faits similaires
Il a été intégralement récupéré par les forces de l'ordre lors de l'interpellation, quelques minutes plus tard dans un appartement de repli à Vénissieux, des cinq braqueurs présumés, ainsi que d'une femme présente sur les lieux, tous âgés de 30 à 40 ans. Des perquisitions ont permis également la découverte d'un fusil d'assaut, d'un fusil à pompe, de plusieurs kalashnikov et de pistolets automatiques a indiqué Thierry Dran. On ne sait pas pour l'heure si les suspects ont bénéficié d'un appui à l'intérieur du laboratoire.
Les six personnes ont passé quatre jours en garde à vue et sont présentées à des juges d'instruction ce lundi. Le parquet a requis à leur encontre une mise en examen, pour association de malfaiteurs en bande organisée ainsi que vol avec violences. Il a également demandé leur placement en détention provisoire, alors que trois des cinq braqueurs présumés ont déjà été condamnés par des cours d'assises pour vol avec arme. Tous ont déjà été condamnés, et certains sont par ailleurs mis en cause pour un vol ayant eu lieu début octobre, dont le préjudice est estimé à environ 350 000 € a précisé le procureur.
Les braquages restent un "phénomène criminel important" à Lyon
Pierre Rémond, Edmon Vidal... Lyon a connu des gangs qui se sont fait une place dans la culture populaire locale pour leurs hold-up. Si les affaires sont aujourd'hui moins retentissantes et moins nombreuses, les braquages restent un "phénomène criminel important" indique Thierry Dran, qui précise que plusieurs enquêtes sont en cours. "Il y en a quelques uns dans d'autres régions, mais c'est quelque chose de très marqué chez nous", précise le procureur. Et de conclure : "C'est quelque chose, hélas, qui semble être une spécificité lyonnaise."
Interpellés quelques minutes après les faits, les membres de cette équipe étaient pistés depuis plusieurs semaines. Dès la fin de l'été, de premières investigations étaient menées. Une enquête a été ouverte le 2 septembre par la JIRS de Lyon pour "association de malfaiteurs en bande organisée". "L'équipe préparait la commission des faits mais il n'était pas possible de caractériser la nature et la cible de ces faits", a détaillé Thierry Dran. Le 21 octobre, une enquête était ouverte par le parquet de Lyon, saisissant deux juges d'instruction sur commission rogatoire.
Une première tentative de braquage avait eu lieu en mai
Le 30 octobre, le vol était commis, notamment à l'aide de faux brassards de policiers. Les forces de l'ordre avaient ainsi ciblé plusieurs lieux de replis identifiés en amont, afin d'organiser l'interpellation "hors de la présence de témoins et surtout pas sur les lieux du braquage pour ne pas prendre de risques, qu'ils s'agisse des salariés, de tiers ou des policiers", a pour sa part précisé le DIPN, Nelson Bouard. S'ils s'attendaient à un casse, les enquêteurs n'étaient en effet pas en mesure d'en connaître la cible à l'avance. "Il nous faudrait des modes de preuve que la justice ne nous permet pas d'avoir", explique le procureur.
Une première tentative de braquage avait eu lieu dans la même entreprise au mois de mai dernier, mais les cinq braqueurs interpellés jeudi ne sont pour l'heure pas suspectés de ces faits, qui font par ailleurs l'objet d'une enquête distincte. Ils auraient en revanche pu être impliqués dans un vol avec violences commis à Lyon le 6 octobre. "Des investigations sont en cours sur ce sujet" a confié Thierry Dran.

Une mission encore plus difficile pour Bruno Bernard