Rise : Sur les dents

Ce qui est très gênant pour un film de vampires.

Rise *

De Sebastian Gutierrez
Avec Lucy Liu, Michael Chiklis, James D'Arcy. Epouvante. Etats-Unis. 1h38.

Une journaliste se réveille transformée en vampire dans une morgue. Elle se lance à la recherche du vampire responsable de son état pour se venger et tente de se familiariser avec son statut d'immortelle accro à l'hémoglobine.

Avec Ghost House Pictures, sa dernière maison de production, Sam Raimi continue d'œuvrer dans le cinéma horrifique à coups d'adaptations (30 jours de nuit, film de vampires tiré d'une BD) ou de remakes américains (The Grudge). Généralement, dans le domaine de la série B, l'estampille Sam Raimi est gage de qualité, qu'il s'agisse de films à gros budget ou de productions bis. Pour autant toutes les productions Ghost House Pictures ne sont pas enthousiasmantes. En témoigne Rise, un autre film de vampires. Si 30 jours de nuit décevait sur bien des plans, il restait un objet original, construit autour d'une idée prometteuse : si les vampires ne sortent que la nuit, évitez de vivre dans une zone polaire quand vient l'hiver et sa nuit éternelle. Rise n'a même pas ce genre d'atout à son actif. Bien au contraire, il surfe sur les clichés et les travers du genre pour livrer une sorte de Kill Bill version suceur de sang totalement dénué d'inspiration visuelle. En piochant au passage des idées dans la plupart des productions plus ou moins récentes sur la question vampirique : du Vampires de Carpenter à Underworld en passant par Blade. Le résultat est particulièrement poussif, pour ne pas dire paresseux, malgré le charme indéniable de Lucy Liu en journaliste/vampire au grand cœur et à la grande soif. Les amateurs de canines biseautées et de goules retorses seront donc mieux inspirés de se précipiter à l'Institut Lumière samedi 31 mai, pour une projection, dans le cadre de la rétro L'Univers Tarantino, d'Une Nuit en Enfer. Signé Robert Rodriguez dans le plus pur style série B, ce film déjanté préfigure avec 11 ans d'avance son Planète Terreur, mais avec des vampires à la place des zombies et moins de rayures sur la pelloche. En plus d'être un hommage très drôle au cinéma de genre, ce nanar qui bascule en une seconde du road-movie au film d'horreur, s'avère, lui, d'une rare efficacité. Grâce notamment à une pléiade d'acteurs en pleine régalade : George Clooney et Quentin Tarantino (très mauvais acteur mais c'est comme ça qu'on l'aime) en braqueurs losers assaillis par des vampires dans un bar à routiers. Mais aussi Harvey Keitel en pasteur, Juliette Lewis dans le rôle de sa fille. Et la sublime Salma Hayek pour une première certes courte mais inoubliable en démon go-go dancer. Un film qui a les crocs.

Kevin Muscat

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