Nuits de Fourvière : Le public a " Ayo "ré !

Musiques du monde ? Pas vraiment. Plutôt un coktail bien frais aux tendances soul, folk et parfois très rock, le tout assaisonné de sonorités africaines. Belle atmosphère.

Les arènes étaient combles hier soir. Ils étaient plus de 4000 à être venus pour une soirée qui s'annonçait riche en émotions. Ils n'ont pas été déçus.

21h. Les musiciens d'Ayo entrent sur scène au compte goutte et se saisissent les uns après les autres de leurs instruments. Des rythmes lents envahissent Fourvière qui se laisse happer par l'Afrique. Une atmosphère presque mélancolique s'installe. Déjà, le public entame son voyage. Sur la voix claire et légèrement voilée d'Ayo, les esprits se laissent aller à leurs pensées. Mais la montée en puissance s'annonce. Sur des sonorités très reggae, la gitane du Nigéria, née en Allemagne, entame un de ses succès : Help is coming. La guitare électrique se lâche sur Slow Slow (Run Run), premier morceau extrait du nouvel album de la chanteuse, Gravity At Last. Le public suit toujours. Sans grand mal puisque peu importe où elle nous emmène, Ayo inspire et donne envie de partager. Elle a d'ailleurs montré le chemin du partage et beaucoup échangé avec un public ravi, adaptant dans un français parfois maladroit qu'on lui pardonne mille fois les paroles de ses chansons. Invitant à profiter de la vie également, " il faut être gentil parce que maintenant la vie est courte et parfois il est trop tard pour d'être gentil. J'espère que vous comprends ". On a compris. Trop de bons sentiments diront certains. Il en faut. Et puis comment ne pas évoquer ce magnifique hommage à Michael Jackson. Avec beaucoup de talent, la jeune femme nous a emballé sur I want you back. Pendant un instant, le roi de la pop était toujours en vie. Enchaînant tous les styles avec une facilité déconcertante, Ayo n'a cessé de surprendre un public, souvent venu écouter Amadou et Mariam, conquis en une soirée.

22h40. Amadou et Mariam prennent la relève. Après le Nigéria, le Mali. Suivant à peu près le même schéma qu'Ayo, le couple démarre sur des sons aux couleurs africaines très marquées avant qu'Amadou ne s'enflamme et laisse s'exprimer sa guitare électrique. Un grand écart qui décoiffe Fourvière. Le public est fan. Les arènes sont debout pour Le Dimanche à Bamako. Elles le resteront jusqu'à la fin. Avant d'entamer Réalité, Mariam prévient : " Attachez vos ceintures ". La moyenne d'âge de l'audience est un peu plus élevée que ce qu'a l'habitude d'accueillir Fourvière. Il n'empêche, ce n'est plus seulement la fosse qui ondule de gauche à droite. Les deux choristes du couple se lancent dans une danse endiablée à l'invitation du bassiste. Indescriptible. Messieurs, calmez-vous. Alors que les derniers sons retentissent, les désormais incontournables coussins de Fourvière pleuvent pendant près d'une minute.
Mathilde Boussion

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