Guillaume Long dessine pendant que les festivaliers du Lyon BD brunchent à la Comédie Odéon – © Romane Guigue

Lyon BD : Guillaume Long n’est pas un "passionné de dessin"

En bons lecteurs du magazine Lyon Capitale, on ne vous présente plus le gastronome à l’humour grinçant qui critique les différents restaurants de la capitale des Gaules. Guillaume Long était à la Comédie-Odéon pour une rencontre conviviale avec ses lecteurs, autour d’un brunch. Bon appétit !

Peignoir orange sur les épaules et petites pantoufles aux pieds, Guillaume Long s’est présenté fidèle à lui-même, du moins à certains de ses dessins. Ses premières planches de gastronomie, il les a publiées sur le site du Monde, avant de se lancer dans l’aventure À boire et à manger. Pour le quatrième volume, la cheffe lyonnaise Sonia Ezgulian était l’invitée du dessinateur amateur de cuisine, à moins que ce ne soit l’inverse. On s’est rencontrés grâce à notre passion commune pour les boîtes de sardines. Et puis on est très vite devenus très amis, on s’invitait régulièrement à manger. Au départ, l’idée était que j’illustre ses recettes. Et puis j’ai réussi à tirer la couverture à moi...”, avoue l’auteur. Dans ce volume, Guillaume Long se met en scène avec sa nouvelle amie, toujours avec humour. Et après le succès, impossible de s’arrêter en si bon chemin. Il y aura un nouveau volume, où ma mère m’apprendra à devenir un homme bon à marier. Je voulais noter ses recettes pour ne jamais les perdre, mais je me suis souvenu que je faisais de la bande dessinée, alors pourquoi pas un nouvel album avec elle ?” lance l’auteur. À mesure qu’il se livre, Guillaume Long dessine en direct pour les bruncheurs. Je me suis rendu compte que les écrans me fatiguaient énormément les yeux, donc je cherchais à revenir plus près du papier. Avec l’aquarelle, que j’ai décidé d’utiliser pour le nouvel album, il y a aussi des accidents qui peuvent arriver, ce qui est impossible avec un ordinateur. Et de ces accidents, le dessin peut prendre une autre tournure, c’est ce que j’adore.”

“Si j'étais cuisinier, je préférerais sans doute le dessin”

Paradoxe pour un auteur de BD, Guillaume Long avoue ne pas être un passionné de dessin. Je préfère la gastronomie. Mais sans doute que si j’étais cuisinier je préférerais le dessin. Je préfère raconter à vrai dire.” Qu’on se rassure, il ne semble pas prêt à abandonner la bande dessinée pour autant ! Depuis plusieurs années, j’ai une idée d’un projet de science-fiction, mais je n’ai pas le niveau. J’ai trouvé un dessinateur qui accepterait de dessiner pour moi. Et ça doit faire trois ans qu’il attend mon scénario…”, avoue timidement l’auteur pendant qu’il se dessine en train de louper un plat : Il faut savoir que je ne loupe jamais un plat !” Toujours drôle, parfois angoissé ou très naïf, Guillaume Long concède que son personnage est très inspiré des films de Pierre Richard. Quand je réfléchis, j’ai aussi l’impression d’avoir complètement tout pompé à Binet et ses Bidochons, mais il semblerait que je sois le seul à le voir”, lance le dessinateur en riant.

“Là je me suis dessiné alors que j'ai raté un plat, mais ça ne m'arrive jamais en vrai.” Guillaume Long lors du brunch à la Comédie-Odéon (Lyon BD 2018) © Romane Guigue

Parlons peu, parlons gastronomie

Mon plat préféré, ce sont les spaghettis à l’ail et au piment. C’est très simple à faire, bien qu’il y ait débat sur la recette originale en Italie. Quant à mon brunch idéal, c’est celui que ma femme me prépare avec des œufs brouillés, de la coppa italienne, des tomates cerises écrasées avec de la coriandre et du citron. En plus, de la purée d’avocat et un jus de fruit frais avec un café. Ce n’est pas mal comme ça”, dit-il. Lyonnais de cœur, Guillaume Long écume les restaurants de la capitale des Gaules à la recherche de nouvelles saveurs. Quand je retourne dans les restaurants que j’ai chroniqués, je retrouve ma page affichée dans les toilettes. Les restaurateurs ne me reconnaissent pas forcément parce que je me dessine comme quand j’avais 25 ans. Je ne dessine pas cette moustache ridicule que j’ai, donc ils ne savent pas forcément que c’est moi. Et je ne peux pas payer les restos en laissant un dessin, ça n’a pas encore assez de valeur a priori”, s’amuse l’auteur.

Lyon ou ailleurs ?

Pour l’avenir, pourquoi ne pas partir à l’étranger ? Je suis en train de discuter avec quelqu’un au Mexique. J’ai aussi été approché par l’institut français de Chine. J’adorerais y aller. Mais ils veulent d’abord que les volumes soient traduits en chinois, glisse Guillaume Long. Ce qui me manquerait le plus à Lyon, si je partais, ça serait la diversité de restaurants. Ça fait deux ans que je travaille avec Lyon Capitale et je n’ai même pas fait le tour de toutes les adresses. À l’inverse, ce qui ne me manquerait pas, ce serait les bouchons ! J’y vais une fois par an. Au bout d’un an, j’oublie comme c’est lourd et difficile à digérer alors j’y retourne. Un peu comme avec le McDo!”

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