Le groupe Texas fait son come-back à Lyon

À la surprise générale, c’est à la Marquise et en petit comité que débute, ce mercredi, la tournée de la princesse du blues écossais crypto-western Sharleen Spiteri et de son groupe Texas. Campé depuis près de 25 ans dans les mêmes bottes, au risque de la glissade.

La dernière fois qu’on a eu des nouvelles de Texas et de Sharleen Spiteri, cette dernière chutait en plein tournage du clip de The Conversation dans les rues de Paris, ce qui valut quand même une commotion cérébrale à la chanteuse écossaise. Une séquence digne de vidéo-gag qui fit bien évidemment le tour de la Toile, toujours aussi impitoyable sur l’air de “plus dure est la chute”. Difficile pour certains de ne pas y voir le symbole d’une carrière un peu vieillissante – il n’aurait plus manqué que la chanteuse se casse le col du fémur.

C’est que Texas, que l’on soit (ou ait été) fan ou pas, reste le groupe qui en 1989 fit découvrir l’amour aux adolescents masculins du monde entier – qui n’a pas rêvé d’être l’amoureux que Sharleen ne voulait pas sur I Dont’ Want a Lover ? – et fait rêver les jeunes filles de la possibilité d’une carrière de rockstar sans chichis ni provoc’ ni chorégraphie tapageuse. Quelques tubes suivirent, de nombreux même, mais il faut bien avouer que le groupe fut quelque peu balayé et ringardisé par la vague brit-pop. Tout en continuant à vendre des wagons de disques et à multiplier les N° 1 dans de nombreux pays.

Mystery Girl

En définitive, Sharleen Spiteri fut un peu un pendant féminin et mainstream d’un autre Écossais, Lloyd Cole. Comme lui, elle embrassa, bien que plus tardivement, une carrière solo tout aussi vendeuse d’ailleurs, pendant la longue pause studio que fit le groupe après Red Book en 2005. Le retour du groupe dans les bacs en 2013, consécutivement à une reformation scénique en 2011, ne fut donc pas davantage une surprise qu’une bonne nouvelle de la part d’un groupe qui donne l’impression de ne jamais s’être vraiment renouvelé musicalement. Reste qu’à bien écouter The Conversation, on comprend pourquoi la voix de Sharleen Spiteri a si souvent envoûté.

Placée très en avant, dans une ambiance très bluesy – parfois un peu rock autoroute FM sur les bords quand même –, chemise western à l’avenant sur la pochette (après tout on est au Texas), elle évoque sur cet album quelque chose d’un pendant féminin d’un Roy Orbison tardif, celui de Mystery Girl, où l’on retrouvait… U2. Le problème c’est que cet album du génial bigleux à la voix d’ange, le dernier, date de 1989, année de la sortie du premier Texas. À se demander si les Écossais n’ont pas toujours tout fait pour éviter les écueils casse-gueule. L’histoire du trottoir faisant office de police du karma pour un groupe qui a toujours un peu trop cherché à ne pas dévier d’une voie pavée d’or dès les premières notes.

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Showcase Texas. Mercredi 25 septembre, à 20h, à la Marquise. Sur invitation.

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