Le Transbordeur

Flavien Berger, Fleshtones, Angèle…, les concerts de novembre à Lyon

Après avoir célébré Hubert Mounier et en attendant Daho et Eicher à la fin du mois, les salles de concert lyonnaises proposent à nos oreilles un programme aussi varié que du rock garage, de la pop à la turque, Roméo Elvis et sa petite sœur Angèle, Bobby McFerrin et de nouvelles pépites à l’Underground de l’opéra. Bombino devrait aussi enfin venir, mais on vous en reparlera.

Flavien Berger © Valérie Le Guern / Maya de Mondragon / Juliette Gelli
Flavien Berger © Valérie Le Guern / Maya de Mondragon / Juliette Gelli

L’étoile Berger au Transbordeur

On n’arrête décidément plus Flavien Berger. Après un passage à l’Épicerie Moderne il y a moins d’un an et un autre comme caution pop des Nuits sonores, voilà que l’Arnold Turboust de la génération des millennials, bidouilleur de sons autant qu’accoucheur de tubes, revient décliner sur scène ce déjà indispensable Contre-temps, deuxième album qui a, par son art consommé du contre-pied, fini de consacrer ce grand espoir de la scène française. (KM)

Flavien Berger – Mercredi 6 novembre à 19h30 au Transbordeur


Retour au garage au Ninkasi

Jon Spencer © Michael Lavine 2018
Jon Spencer © Michael Lavine 2018

Attention, plateau de légendes ! Ce n’est pas le moindre des exploits que réalise ici le Ninkasi Kao : faire monter sur la même scène les Fleshtones et Jon Spencer. Les premiers sont – depuis 1976, sans interruption – une sorte de mètre étalon du rock garage obnubilé par le beat et le savoir-faire de leurs aînés des 60s (Standells, Sonics, Shadows). Le second, qu’on ne présente plus, est le maître du blues-punk et a livré il y a quelques mois son premier album solo, Spencer sings the hits qui, comme son titre l’indique, est une invraisemblable collection de perles rageuses enclines à provoquer des cascades de déplacements de bassin. (KM)

The Fleshtones + Jon Spencer & The Hitmakers + Thomas Mascaro – Jeudi 7 novembre à 19h45 au Ninkasi Kao (Lyon 7e)


Roméo et Angèle à la Halle

Roméo Elvis et Angèle ©  DR (montage LC)
Roméo Elvis et Angèle © DR (montage LC)

Dans la famille Van Laeken, on demande les enfants. Si leurs parents (Marka, musicien, et Laurence Bibot, comédienne) sont des figures plus que reconnues en Belgique, ils ont été largement éclipsés ces deux dernières années par leurs rejetons Roméo Elvis et Angèle. C’est l’aîné qui a d’abord fait parler de lui, dans le monde du rap, avec une série de disques réalisés avec le producteur Le Motel, avant que la petite sœur n’explose les compteurs et n’affole les scènes françaises avec son premier album, Brol. Dans la foulée, Roméo a repris la main avec son premier album solo, Chocolat. Ajoutez à cela qu’une des chansons les plus écoutées de 2019, Tout oublier (plus de 50 millions de streams), réunit le frère et la sœur, montrant bien à quel point les Van Laeken dominent le game. (KM)

Roméo Elvis – Mercredi 13 novembre, à la halle Tony-Garnier, à 20h / Angèle – Vendredi 22 novembre, même lieu, même horaire


Pépites brutes et sonorités planantes Underground

Habituée aux plateaux mono-artistes, la saison de concerts Underground de l’Opéra nous convie cette fois à un doublé. Les deux artistes inclassables au programme appartiennent au même label discographique : Les Disques du Festival permanent. D’un côté, Borja Flames, vocaliste iconoclaste entre traditionnel, contemporain, musique populaire et contemporaine, chantant dans un espagnol à la Cervantès des pépites brutes et expérimentales. De l’autre, Marc Melià et son synthétiseur Prophet de la fin des 70s, dinosaure de la lutherie électronique du XXe siècle, dont il tire des sonorités planantes et expérimentales rappelant les pionniers de la musique synthétique (Ash Ra Tempel, Tangerine Dream ou les premiers Kraftwerk). Une musique inspirée d’une période où la techno n’existait pas et où l’électro s’écoutait assis, les yeux fermés. (GM)

Borja Flames + Marc Melià – Jeudi 14 novembre à 20h à l’opéra (Amphi, R-1)


Happy avec Bobby à l’Auditorium

Bobby McFerrin  © Carol Friedman
Bobby McFerrin © Carol Friedman

Pratique populaire convoquant l’improvisation, le circlesong est un exercice créatif ludique prisé par les vocalistes amateurs, qui consiste à superposer des petites cellules mélodico-rythmiques, chantées par l’un puis l’autre et s’empilant une à une jusqu’à créer une microsymphonie a capella… Mais ce qui fait la joie des dimanches soirs pluvieux de quinquagénaires (sans aucune condescendance) peut parfois, pour peu qu’une superstar américaine s’y colle, donner naissance à un album culte, doublé d’un succès commercial en 1997. C’est que Bobby McFerrin (l’auteur du célèbre Don’t worry, be happy) a quelque chose d’extraterrestre dès qu’il pousse la chansonnette, et cette idée de faire d’une pratique amateur un projet d’album a quelque chose de génial. Envoûtantes, reposantes, volontiers new age, les Circlesongs de McFerrin ont quelque chose de rassembleur et d’œcuménique, ce qui fait leur force. C’est en compagnie de l’ensemble vocal Gimme 5 que Bobby McFerrin vient “jammer avec ses potes” et ressusciter son album de 1997 sur la scène de l’Auditorium. (GM)

Bobby McFerrin / Circlesongs – Lundi 18 novembre à 20h à l’Auditorium


Pop à la turque à l’Épicerie

Derya Yildirim © DR
Derya Yildirim © DR

À Lyon, parce qu’il s’y est produit plusieurs fois en quelques mois, on connaît déjà Altin Gün, groupe néerlando-turc attaché à faire revivre l’âge d’or de la pop psychédélique turque. Dans un genre très proche, il convient de découvrir, si ce n’est déjà fait (ils ont été plus qu’aperçus du côté de l’Opéra Underground en février), leurs pendants allemands – on sait combien l’Allemagne est une terre d’accueil privilégiée de la diaspora turque. Les deux formations se connaissent d’ailleurs bien. En effet, ici, même cause que chez Altin Gün, et même divine punition, serpentant entre les “traditionnels” turcs et le psychédélisme 60s, portée par la voix enchanteresse de Derya. Une expérience quasi lysergique à vivre absolument. (KM)

Derya Yildirim et Grup Simsek – Jeudi 21 novembre à 20h30 à l’Épicerie Moderne


New Era salle 3000

Au rang des succès discographiques apparus en France au siècle dernier et au rayonnement mondial, Era est sans doute de loin le plus “chelou”. Et pour cause : la chose, que personne n’a oubliée, est un gloubi-boulga de références religieuses, de chœurs d’inspiration médiévo-new age assortis de sonorités modernes, enregistré aux studios Abbey Road et Real World, droit sorti de l’esprit fécond d’un certain Éric Lévi, surfant alors sur le succès de la bande-son qu’il venait d’écrire pour Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré. Le résultat, le single Ameno notamment, fut un carton mondial en 1996. Ce qu’on sait moins, c’est qu’Era n’a cessé de produire des albums. Y compris une improbable – forcément – collaboration avec Arielle Dombasle sur fond d’Ave Maria. Et même une version revisitée de 7 Seconds de Youssou N’Dour et Neneh Cherry, sur son dernier album en date. Si vous vous êtes toujours demandé à quoi tout cela peut ressembler sur scène, votre prière est exaucée. (KM)

Era – Jeudi 21 novembre à 20h30 à l’amphithéâtre de la Cité internationale


[Articles extraits de Lyon Capitale n° 793 (novembre 2019) et du supplément Culture de septembre]

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