Rigoletto © © Bernard Stofleth

Culture : “Secrets de famille”, le festival printanier de l’Opéra de Lyon est de retour

Depuis de nombreuses saisons, le festival printanier organisé par l’Opéra de Lyon est l’occasion de mettre en perspective trois œuvres lyriques via un fil conducteur et un dispositif (rencontres, conférences…) destiné à inscrire ces répertoires dans le temps présent. Le concept offre également un prétexte à l’inclusion d’œuvres rares, méconnues ou de créations singulières… Intitulé cette année “Secrets de famille”, le trio d’opéras aborde, chacun à sa façon, enjeux familiaux et rapports de genre…

Rigoletto qui rira la dernière

Premier volet de la “trilogie populaire” de Verdi, Rigoletto, composé en 1851, sera suivi du Trouvère (1853) et de La Traviata (1853). Pour ce drame en trois actes et quatre tableaux, Verdi s’inspire (via son librettiste Francesco Maria Piave) de la pièce Le Roi s’amuse de Victor Hugo.

De façon à ménager les élites de son temps qui, en France, avaient fort mal apprécié de la part de Hugo une description sans détour de la vie dissolue à la cour du roi de France et notamment du libertinage de François Ier, Verdi transpose de manière dialectique l’action en Italie mais à la cour de Mantoue qui n’existe plus à l’époque.

Bouffon cynique et ricaneur au service du duc, Rigoletto, par son amour immodéré pour sa fille Gilda, se veut bien trop “protecteur”, quitte à se montrer tyrannique en la cachant et lui interdisant de vivre sa vie. Aux manettes, nous retrouverons Daniele Rustioni à la tête de l’orchestre et Axel Ranisch à la mise en scène.

Nuit funèbre aux Célestins © Patrick Berger

Nuits funèbres

Après Les Stigmatisés, présenté à l’opéra en 2015, Irrelohe scelle le retour du compositeur Franz Schreker au répertoire de l’Opéra de Lyon.

Drame médiéval tournant autour d’une malédiction familiale avec le viol en toile de fond, Irrelohe est un drame pas franchement drôle mais qui s’achève bizarrement sur une note d’espoir. La partition s’inscrit dans un postromantisme typique du début du XXe siècle qui rappellera par moments un Richard Strauss.

Nuit funèbre (Trauernacht), enfin, est le fruit d’un exercice original consistant à assembler, sous la houlette du chef baroque Raphaël Pichon et de la metteuse en scène Katie Mitchell, plusieurs extraits de cantates funèbres de J.-S. Bach de manière à accoucher d’une œuvre biblico-lyrique là où Bach n’a jamais composé un seul opéra.


Rigoletto – Du 18 mars au 7 avril
Irrelohe – Du 19 mars au 2 avril à l’opéra de Lyon
Nuit funèbre – Du 19 au 27 mars au théâtre des Célestins
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