Salmon Fishers

Concert : les Lyonnais Salmon Fishers au Transbordeur

Après cinq ans d’existence, les Salmon Fishers sont non seulement frais comme des gardons, mais surtout en passe de faire chauffer le buzz avec un “disque” qui témoigne d’une richesse d’écriture rare. Il est temps d’aller pêcher cet énorme talent.

Il y a de cela deux ou trois saisons, nous avions déjà évoqué les Salmon Fishers comme de possibles candidats au sceptre pop lyonnais. Leur nom revenant de temps à autre de ci de là. Le groupe a pris le temps – à leur âge on l’a – de se construire doucement et de paver la route censée le mener aux succès à coups d’EP ou de singles flingueurs (Coconuts en 2011, Tiny Odyssey en 2012) et de clips bien ficelés.

Ambiance nordique

Depuis leurs débuts, en 2008 – le groupe s’étant en partie formé au Canada avant de revenir à Lyon – les Pêcheurs de Saumon ont des influences bien affichées, qui vont d’Arcade Fire au meilleur de la pop islandaise en passant par The National, avec ce qu’il faut d’emphase (au sens positif du terme) pour asséner le coup derrière la nuque qui va bien. Ambiance plutôt nordique donc – vous les pêchez où, vous, vos saumons ?

Se donnant les moyens de ses ambitions après avoir atteint les demi-finales du tremplin Inrocks Sosh pour la région Sud-Est, le sextet a décidé de frapper fort en cette rentrée.

Carrousel finnois

D’abord avec la sortie d’un EP, ce qui n’a rien que de très classique dans leur cas, mais surtout en accompagnant chacun des 5 titres du disque d’un clip, l’ensemble formant un moyen-métrage. Qui plus est, avec ce Karuselli (mot finnois pour désigner un carrousel), les Lyonnais ont entrepris de sortir des sentiers battus par les vents sur lesquels ils caracolent habituellement : en témoignent quelques fulgurances de soleil bien braisé à chercher du côté de Calexico ou de Beirut qui auraient invité Depeche Mode et Sigur Rós à un barbecue dans le désert (White Light, aussi improbable que désarçonnant), quelque embardée funk blanc (Glass Brass & Plastic) et cette étrange fusion, sur l’avant-dernier morceau du disque (Black Machine), entre l’esthétique maison et un hip-hop old school façon Grandmaster Flash encanaillé par Nile Rodgers. Quant au morceau choisi pour les radios, qui auront l’intelligence de le programmer en boucle, 3 Years (déjà disponible en single), il ne déparerait pas comme single de n’importe quelle grande maison indie-rock internationale du moment. Oui, ce groupe est décidément surprenant, et quelque chose nous dit que s’il en a encore sous la semelle de vent il n’a pas fini de l’être.

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– Le “French Kiss” des Salmon Fishers. Mercredi 25 septembre, à 20h, au Transbordeur (Villeurbanne/La Doua). GRATUIT.

– Karuselli, Gourmets Rec. Parution le 16 septembre.

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