Lyon Capitale n°163
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Il y a 20 ans : On se mêle de tout

IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE – Qui dit qu’information rime avec sérieux ? La satire c’était le dada de Lyon Capitale dans la rubrique “On se mêle de tout”.

Lyon Capitale n°163, 18 mars 1998, © Lyon Capitale

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En 1998, les élus de Lyon offrent largement de quoi faire rigoler grassement les journalistes de Lyon Capitale. Alors dans les bureaux de la rédaction, on se moque un peu. Gentiment parfois, quand on publie une photo de Gérard Collomb qui noie son chagrin dans la bière, ou plus tranchant, quand on s'amuse du "boys band" juvénile de Ramond Barre. Et puis il faut dire que quand Queyranne et Millon se voient obligés de courtiser l'élu "Chasse, pêche, nature et tradition" pour récupérer une voix, la scène a de quoi se taper sur les genoux. Et puis enfin, comme chaque semaine, Catherine B partage son humeur avec les lecteurs, au grand dam des politiques locaux.

Lyon Capitale n°163, 18 mars 1998, p. 19 © Lyon Capitale

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Un article publié dans Lyon Capitale n°163 le mercredi 18 mars 1998.

On se mêle de tout

Barre fait un tube

Barre et son boy's band de candidats juvéniles aux cantonales s'en tirent plutôt pas mal. Denis Broliquier et Eric Roux de Bézieux, nos deux petits barbotins, font des scores qui méritent l'attention notamment pour le premier qui va certainement remporter l'élection dans le 2e canton. Comme quoi, en politique, avoir un parrain de poids cela vous donne de la "voix".

Fraysse, le retour !

A peine élu au conseil régional, Marc Fraysse (RPR), ex-candidat à tout, n'a pas résisté à sortir une énormité sur une radio lyonnaise. En substance il nous a expliqué qu'il y avait des élus du FN qui n'était pas si mal que ça. En fait Marc Fraysse a trouvé au FN des gens à son niveau. Et pourquoi ne rejoindrait-il pas le FN ? Ce serait vraiment une bonne idée car à chaque fois qu'il se présente quelque part, il se ramasse une veste. Avec Fraysse au FN, on poursuivrait tranquillement la dégringolade de l'extrême droite, et le RPR s'en retrouverait certainement crédibilisé.

Financement du commerce extérieur

Dans le cadre du Rallye de Charbonnières qui aura lieu les 20 et 21 mars, la Ville de Lyon vient de sponsoriser un pilote... stéphanois. Pour une fois que la Ville encourage le sport individuel, il faut que ce soit un mec qui n'habite même pas dans le département. Et pourquoi pas financer Léotard pour un concours de patinette dans le Var tant qu'on y est ?

Je t'aime mon petit lapin

Pour devenir président de Région, Queyranne et Millon sont obligés de courtiser l'élu 'Chasse, pêche et nature" qui pourrait leur donner la voix qui leur manque pour s'installer aux commandes de Charbonnières. Depuis le début de la semaine, c'est la surenchère. Millon doit lui promettre de planquer des biches dans tous les fourrés de la région, Queyranne doit lui jurer qu'il faut buter plus de lièvres, qu'il prendra des mesures dans ce sens et qu'en prime il lui filera un petit voyage à Bora-Bora. Bref c'est la première fois que le mec a un aussi beau tableau de chasse... et en plus, sans dégainer une seule cartouche !

Il y a du dégagement dans l'air

Patrick Lamarque, le nouveau directeur de la Ville de Lyon serait, en partance pour d'autres cieux. C'est en tout cas la rumeur qui court et qui est relayée par de nombreux adjoints à la mairie de Lyon. "Ce mec -là, c'est une calamité. Et même moi qui ait fait campagne pour virer le précédent je finis presque par le regretter", nous a lâcher une barriste pur poil.

André copine avec Henry

En ce moment Henry Chabert et André Soulier intoxiquent l'action municipale avec un projet débile qui consiste à construire une salle de 3 000 places à la Cité Internationale. Cela pour accueillir un ou deux congrès par an d'une telle capacité. Et pour la modique somme d'environ 300 millions de F. Nous avons la Halle Tony-Garnier.

L'humeur de Catherine B.

La prestidigitation et les tours de passe-passe n'amusent qu'un moment. Lorsqu'on a cru en apercevoir les trucs, on s'en lasse, on s'en détourne forcément. A force de noyer les enjeux des élections dans des abracadabras souriants, de voiler les positions politiques dans des accoutrements consensuels, de ne pas vouloir clarifier les rôles et les compétences de la Région on en arrive à un tour raté, un chapeau d'où rien ne pourra sortir durant six ans. Les élections régionales sont un match complétement nul dont le score même n'est pas lisible. Amusante soirée que celle de dimanche soir, où selon les médias on insistait sur la défaite de la droite ou sa non-victoire, la stabilité ou la domination de la gauche. Un morceau de bravoure que d'analyser des résultats qui ne disaient strictement rien... sinon le raz de marée des abstentionnistes qui zappaient au même moment tranquilles et hors-jeu. Aujourd'hui, en Rhône-Alpes, ils attendent juste de voir, pour rire, qui, des élus de droite ou de gauche, se trouvera un ancêtre savoyard ou un permis de chasse pour faire basculer ce délicat numéro de politique acrobate. La terre et le fusil feront loi dans une assemblée élue pour construire l'Europe de l'an 2 000. Espérons qu'en sous-main, ils n'aient besoin de la préférence nationale pour soutien... D'un immobilisme gesticulant on a sans doute basculé dimanche vers une politique de paralytique. Les extrémités pousseront le carrosse... et, à l'unanimité, les cahots de la route soulèveront des hauts cris.
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