epicerie sociale
© Laurent Benoit

Un plein panier de social au Vieux Lyon

epicerie sociale ()

© Laurent Benoit

Dans le Vieux Lyon, à deux pas du métro, un curieux petit magasin vient de remplacer l'ancien restaurant municipal qui trônait rue Saint-Georges. Une épicerie sociale, fruit de la collaboration entre plusieurs associations désirant fournir les premiers besoins aux plus démunis. Et aussi les suivre socialement.

De larges fenêtres orangées distillent une lumière feutrée sur un local à peine plus grand qu'un studio, dans lequel trône boites de céréales, de lessives, paquets de café... impeccablement rangés sur leurs étals. Pour seul bruit, le ronronnement des congélateurs. Le local ne paye pas de mine, mais la motivation, elle, est bien là. Lancé en mai 2010 après cinq mois de gestation et avec 25000€ de subvention de la ville de Lyon, le Panier des Gones fait son premier bilan aujourd'hui.

La première « épicerie sociale » s'occupe de 80 familles issues de tous les arrondissements, pour une aide renouvelable jusqu'à quatre mois. Des personnes « en difficultés financières », accompagnées socialement par les Antennes Solidarité de la ville de Lyon, et les partenaires (1) qui se sont investis dans l'aventure et la font tourner. Le local est ouvert cinq jours sur sept par demi-journées, et leur propose une centaine de produits alimentaires et d'hygiène, à 50% de leur valeur marchande (déstockage, banque alimentaire...). Une équipe d'une dizaine de personne, chapeautée par un épicier en contrat d'insertion, assure chaque jour la permanence, de la logistique à l'accueil en passant par la comptabilité.

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Répondre aux besoins primaire, mais aussi responsabiliser

Pas question de remplacer les différents collectifs et projets déjà en place : « c'est un dispositif complémentaire, et non substitutif à d'autres. La fréquentation des restaurants municipaux n'a pas pour autant diminué, bien au contraire ! », explique Sylvie Guillaume, adjointe au Maire et aux affaires sociales, et Présidente du CCAS. « L'objectif est de pouvoir aider 400 familles à long terme, qu'elle soient RMIstes, sans allocations, ou mêmes des retraités ne gagnant pas assez pour vivre décemment. Le critère d'acceptation, c'est d'être suivi socialement ». A ses côtés, Yves Collin, directeur d'Entraide Protestante, l'une des associations engagées, revient sur cette notion de complémentarité : « la démarche est de proposer de l'alimentaire avec un suivi social : il s'agit de rencontrer et côtoyer les gens sans les stigmatiser. »

La spécificité de ce concept, c'est avant tout cette volonté de suivi social, pour que leur fréquentation du lieu « ne soit qu'une période de transition : qu'ils aient droit ou non aux allocations, on ne fait pas de différence, la seule condition d'entrée, c'est d'être suivi, pour pouvoir repartir à nouveau et traverser les mauvaises passes ». Pour cela, le Panier des Gones désire transformer sa « clientèle » en « consomm'acteurs », en les responsabilisant et en les informant : « on prévoit à l'avenir des ateliers, par exemple sur le sur-endettement et les dangers du micro-crédit, ou des conseils santé et nutrition... ». L'épicerie sociale permettra de renouveler son aide pour quatre mois au maximum pour chaque famille inscrite.

(1) Les partenaires en question : le Centre Communal d'Action Sociale met le local, un ancien restaurant municipal, à disposition, tandis que l'Entraide Protestante, la Passerelle d'Eau de Robec et la Fondation AJD (Amis de Jeudi Dimanche) fournissent bénévoles et employés. L'Armée du Salut, en plus d'apporter elle aussi des bénévoles, a fourni les unités réfrigérantes. Le Centre Technique Régional de la Consommation informe et conseille le Panier ainsi que ses acteurs.

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