TER Lyon-Ambérieu : des dysfonctionnements qui agacent

Les retards incessants sont le lot quotidien des usagers du TER qui relie Ambérieu à Lyon. L’Association de défense des usagers de l’axe Lyon-Ambérieu (Adula) dénonce des conditions de transport qui engendrent régulièrement des préjudices financiers aux usagers. À ce titre, vingt demandes de réparation vont être déposées à la SNCF, dont une du président de l’Adula en personne.

On tire le signal d’alarme depuis le mois de juillet et la SNCF ne se rend pas compte des préjudices subis par les usagers”, déplore Jean-Pierre Frencel, président de l’Adula. Une plainte a déjà été déposée par David Metaxas, l’avocat de l’association, en juillet dernier. Il s’agissait d’une jeune femme qui avait perdu son travail à cause des retards à répétition de son TER.

Des systèmes d’alerte défaillants

Depuis, les dysfonctionnements sur la ligne Lyon-Ambérieu demeurent récurrents et entretiennent la colère de l’association d’usagers. Le dernier tracas en date concerne le président de l’Adula : Jean-Pierre Frencel devait se rendre au Creusot le 16 août dernier pour régler une question de succession. Son TER, qui l’emmène de Meximieux à Part-Dieu, était prévu à 9h14. En arrivant à 9h45 à Lyon, il espérait monter à bord du TGV de 10 heures le menant au Creusot, sa destination finale.

Abonné au service d’alertes SMS et mail, il n’a reçu aucune notification. Mais un retard de 30 minutes est affiché en gare à 9h07. La correspondance est ratée et le prochain TGV ne part qu’à 13 heures. Le rendez-vous avec le notaire tombe à l’eau et une autre date est fixée. Jean-Pierre Frencel devra cependant repayer un aller-retour.

Les moyens d’alerte sont pointés du doigt : “je ne peux accepter un tel dysfonctionnement du système d’information aux usagers”, affirme le président de l’Adula. Du côté de la SNCF, on assure que “ce n’est pas le système qui est en cause, mais la réactivité et la transmission de l’info". Quant aux péripéties de J.P. Frencel, la compagnie ferroviaire exprime ses regrets.

Que les trains “partent à l’heure

Cette affaire pourrait passer comme anecdotique, mais de tels problèmes se posent quotidiennement sur la ligne Ambérieu-Lyon. Par exemple, ce lundi 23 août, l’Adula a relevé huit retards de 20 minutes en moyenne. Depuis le début de l’année, l’association a dû traiter 1700 mails, 500 appels et 1200 SMS de voyageurs mécontents.

Dans les jours qui viennent, vingt dossiers d’usagers vont être déposés au médiateur national de la SNCF. “Ces retards engendrent des frais bien supérieurs au coût de l’abonnement : parking, essence, frais de garde d’enfants, menaces de suppression de primes...”, commente J.P. Frencel. L’Adula réclame la réparation des préjudices financiers engendrés par ces perturbations. Si la compagnie ne réagit pas, elle se dit prête, par l’intermédiaire de son avocat maître Metaxas, à assigner la SNCF en justice pour non-respect de l’obligation de ponctualité inscrite dans un décret de 1983. La SNCF se réserve de tout commentaire sur le sujet, tant que les dossiers ne lui sont pas parvenus.

David Metaxas s’est, par ailleurs, fait le défenseur de deux étudiants qui n’ont pas pu passer leur concours de l’IRA (Institut régional d’administration), encore une fois à cause d’un retard dû à la présence d’un animal sur les voies. Dans ce dossier, l’Adula dénonce le manque d’efficacité des moyens de substitution : la SNCF a affrété cinq cars de 50 places pour 700 passagers.

Jean-Pierre Frencel espère bien obtenir prochainement une réunion avec les responsables régionaux de la SNCF et le Conseil régional qui, selon lui, “devrait avoir son mot à dire”. “Le Conseil régional, en tant qu’autorité organisatrice des transports, doit être plus exigeant envers la SNCF. Il a investi 400 000 euros cette année dans du matériel. Les trains sont beaux, neufs, ils vont vite. Mais ce que les gens voudraient, c’est qu’ils partent à l’heure”.

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