Le camion des pompiers intervenus à Rillieux

Rillieux : des pompiers caillassés pendant une intervention

Alors qu’elle intervenait à Rillieux-la-Pape pour un feu de scooter, une équipe de sapeurs-pompiers a reçu des jets de pierres qui ont largement endommagé un véhicule. Si aucun blessé n’est à déplorer du côté des pompiers, la situation alarme les soldats du feu de la métropole.

"Depuis le début de l’année, les pompiers du SDMIS [service départemental-métropolitain de l’incendie et du secours] ont été agressé une vingtaine de fois. Et à 15 reprises, les agressions provenaient de la victime ou de l’entourage de la victime", décompte Rémy Chabbouh, secrétaire du syndicat Sud Sdis 69. Hier soir encore, une équipe de sapeurs-pompiers a reçu de violents jets de pierres qui ont brisé les vitres d’un véhicule. Parmi les pompiers en intervention sur ce feu de scooter à Rillieux-la-Pape, aucun n’a été blessé. Les soldats du feu sont allés déposer plainte ce matin, en espérant que les systèmes de vidéosurveillance de la ville puissent aboutir à des arrestations. "Et encore, certaines arrestations ne mènent à rien. La semaine dernière, un mineur a été arrêté, on espérait une comparution immédiate, mais rien", regrette le syndicaliste.

Si avant les pompiers avaient l’impression qu’on leur tendait parfois des « pièges » avec des feux de véhicules ou de poubelle, il devient de plus en plus difficile de déceler le danger : "il y a quinze jours on est intervenu pour un jeune de 14 ans qui s’était défénestré, là aussi on s’est fait agresser. Comme hier, il n’y avait a priori pas un climat de tension, de danger, et pourtant. C’est incompréhensible." Rémy Chabbouh s’agace, et se dit "moins optimiste qu’avant." Certaines demandent ont été entendues au niveau local, mais il reste de nombreux points sur lesquels travailler à l’échelle de la France.

Il faut des avancées nationales

"Cela fait quelques temps qu’il n’y a plus de déni par rapport à ce qu’il se passe sur le terrain, et on peut dire qu’au niveau local, tout ce qui pouvait être fait a été fait", constate Rémy Chabbouh. Désormais, il existe une cartographie mise à jour en temps réel des zones où l’intervention est risquée. Cette délimitation permet aux pompiers d’intervenir couplés aux forces de police en cas de danger potentiel. Les pompiers qui travaillent sur ces secteurs sensibles peuvent, à leur demande, changer de caserne. "Les élus ont bien travaillé, mais il ne faut pas se reposer. Et comme on le revendique depuis longtemps maintenant, si on avait des caméras, il y aurait sans doute moins d’agressions. Ce ne sont pas des revendications salariales que nous avons, mais de sécurité." Les pompiers réclament l’anonymisation des plaintes déposées, par peur des représailles, ainsi que la mise en place de caméras embarquées ou sur les véhicules : "Le SDIS du Nord a mis en place l’utilisation de ces caméras et les retours sont très positifs. On compare aussi avec les forces de police, et là encore, c’est très favorable." L’utilisation des caméras divise au sein des syndicats.

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