Cardinal Philippe Barbarin
© Tim Douet

Mgr Barbarin : "On ne quitte pas le navire en pleine tempête"

Dans un entretien accordé au Figaro, l'archevêque de Lyon exclut une nouvelle fois de démissionner tant que la justice ne se sera pas prononcée.

"Attendre paisiblement que la justice ait accompli sa mission". C'est le conseil qu’aurait donné le Pape François au cardinal Barbarin lors de leur rencontre au Vatican ce vendredi. Dans un entretien accordé au Figaro de ce samedi, l'archevêque de Lyon réaffirme sa détermination à conserver son poste, en attendant que la justice ne statue du moins. Il a également évoqué l'attachement du souverain pontife, et le sien, au principe de tolérance zéro en matière de pédophilie. "Il n'y a pas de place dans le ministère pour ceux qui abusent des enfants et ce, de façon imprescriptible", a déclaré le cardinal.

Le passé des prêtres passé au crible

L'époque des malencontreuses déclarations de Régine Maire semble bien loin. Fort des soutiens de poids reçus depuis le début de semaine, en la personne du Pape François mais aussi du maire de Lyon, Gérard Collomb, le cardinal reste fermement ancré à la tête de l'évêché. La démission ? A ses dires Mgr Barbarin n'y pense pas. Il la voit comme "une perspective à envisager" dans l'hypothèse où la justice prouverait "un grave manquement" de sa part. Mais "pour l'heure, ce ne serait pas responsable, ce serait même contraire à mon devoir : on ne quitte pas le navire en pleine tempête!", estime le primat des Gaules.

Sur les lacunes en matière de lutte contre la pédophilie mises en lumière par l'affaire Preynat, Mgr Barbarin assure qu'à l'avenir il sera particulièrement attentif au passé des prêtres placés sous sa responsabilité. Comme à Écully en avril, il évoque des mesures et des moyens nouveaux à ces fins. "Il faut que les catholiques sachent que si un prêtre officie dans leur paroisse, c'est qu'il n'a pas à rougir de son passé en ce domaine", déclare-t-il. Cette rigueur devra être extrême pour fin au silence de l'Église en matière de pédophilie, qui reste aujourd'hui la règle, comme le prouvait récemment une enquête portant sur 50 cas de pédophilies français et publiée par le site Lelanceur.fr.

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