Meurtres de Montigny-lès-Metz : Heaulme rappelé à la barre

Francis Heaulme sera bien jugé pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz. La Cour de cassation a validé ce mardi après-midi son renvoi devant une cour d’assises.

Le tueur en série a toujours contesté avoir assassiné Cyril Beining et Alexandre Beckrich, deux enfants morts sous des coups de pierre le 28 septembre 1986, à proximité d’une voie ferrée près de Metz. En 2002, Patrick Dils, déjà condamné deux fois pour ce double meurtre, avait été jugé à Lyon à la faveur d’éléments nouveaux, notamment la présence présumée de Francis Heaulme sur les lieux du crime. Il avait alors été innocenté par la cour d’assises du Rhône.

Il est à chaque fois comme spectateur, c’est comme cela qu’il explique les faits

Durant le procès, Francis Heaulme, déjà condamné à perpétuité pour neuf meurtres, avait été appelé à la barre en qualité de témoin. L’ancien gendarme Jean-François Abgrall, également cité à comparaître, avait fait le lien entre le tueur en série et le double meurtre de Montigny-lès-Metz. Il avait en effet recueilli les confidences du “routard du crime” en 1992. Celui-ci avait alors évoqué sa présence près d’une voie ferrée et parlé d’un talus, une description correspondant aux lieux du meurtre.

Francis Heaulme parle, témoigne-t-il encore aujourd’hui sur France Info. Il n’a pas de remords, il n’exprime pas de sentiments et n’a jamais reconnu les faits. Il est à chaque fois comme spectateur : il arrive, le fait vient de se commettre, il a croisé l’auteur ou il arrive juste après. C’est comme cela qu’il explique les faits.” Ces termes, Jean-François Abgrall les avait aussi employés devant la cour d’assises du Rhône.

Mon truc, c’est l’Opinel

Un autre élément intervient en défaveur de Francis Heaulme : le témoignage de deux pêcheurs qui l’avaient reconnu, le visage ensanglanté. Lors de son passage à la barre en qualité de témoin, le tueur en série, silhouette longiline et regard assuré, avait nié avoir tué les enfants. “Moi, mon truc, c’est l’Opinel”, avait-il déclaré, sans sourciller, à la cour.

Mis en examen en 2006 dans cette affaire, il avait bénéficié l’année suivante d’un non-lieu avant que deux suppléments d’information ne soient ordonnés et qu’il ne soit renvoyé aujourd’hui devant les assises. La justice tente de mettre fin à une longue affaire judiciaire, dont l’instruction fut souvent critiquée.

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