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Manif pour tous : les Veilleurs inventent leur résistance

Ils veulent créer une forme innovante de manifestation, "une nouvelle forme de résistance", ose même Anne Lorne, l'un des porte-parole de la Marche pour l'Enfance. Depuis mardi soir, des personnes se postent, immobiles, devant le palais de justice de Lyon situé quai Romain-Rolland. Ils réclament silencieusement la libération de Nicolas B. et le retrait du mariage pour tous.

De la manifestation en famille à l'immobilité devant un tribunal, en passant par la veillée aux lumières sur une place, les opposants au mariage pour tous ne manquent visiblement pas d'imagination pour porter leurs idées. Dès mardi soir, vers 23 heures, à l'appel de Lionel Chamussy, le coordinateur des Veilleurs de Lyon, les premiers Veilleurs sont restés, droits et immobiles, devant le palais de justice. Ils étaient entre deux et dix personnes, ce mercredi puis ce jeudi, à se relayer. "C'est un mouvement très spontané, explique Lionel Chamussy. L'idée est née à Paris, devant le ministère de la Justice, où un homme est resté debout pour réclamer la libération de Nicolas B. La veille s'est organisée d'elle-même." "Nous fonctionnons grâce aux réseaux sociaux, en demandant aux personnes disponibles de venir", explique Anne Lorne.

Le devoir de résistance ?

Si la forme évolue, le fond aussi. Sous une apparence calme voire sereine, le discours n'en demeure pas moins résolu et affirmatif. "C'est une ligne de bataille contre la destruction de la famille par le biais de la loi Taubira", assène ainsi Lionel Chamussy, marié et père de quatre enfants.

Ils invoquent le devoir de résistance. "Nous ne voulons pas faire l'amalgame avec les résistants que l'histoire a déjà connus. Mais nous sommes bien des résistants, car nous avons le sentiment de ne pas avoir été entendus par le président", explique d'une manière affirmée le coordonnateur des Veilleurs à Lyon. Il rappelle qu'à Lyon Jean-Baptiste Labouche, le président d'En marche pour l'enfance, avait demandé, en vain, un entretien avec Gérard Collomb. "Le mouvement peut durer très longtemps, nous voulons alerter les médias internationaux", interpelle Anne Lorne.

“Nous ne sommes pas homophobes”

Et ils poursuivent leur mouvement, par poignée, en manifestant lors des déplacements de ministres. Jean-Marc Ayrault en a fait les frais, vendredi dernier, lors de son discours pour le 70e anniversaire de l'arrestation de Jean Moulin. Mais le chef de la Résistance aurait-il lui-même légitimé "cette bataille" ? Les résistants sur place ont été profondément choqués par l'interruption de ce moment de recueillement par un manifestant. Certains nous ont rappelé que Jean Moulin était attaché aux valeurs de la République, marqué par son éducation et l'influence de son père franc-maçon. Homme d'Etat, résistant mais aussi artiste ouvert sur son monde, son meilleur ami et secrétaire particulier, Daniel Cordier était homosexuel.

Pour autant, Lionel Chamussy fait état d'une crispation née à cause de cette loi. "Nous ne sommes pas homophobes, tient-il à préciser. Mais nous avons aussi notre liberté d'expression et nous voulons à tout prix préserver nos enfants." Il légitime ainsi l'action des veilleurs, mais aussi les interventions auprès des ministres en visite à Lyon.

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