Hugues Jacquet

Lyonnais de New York : Hugues Jacquet, par le hasard des chiffres

Lyonnais d'origine, ils vivent à New York depuis quelques mois voire plusieurs dizaines d'années. Pourquoi sont-ils partis, que font-ils là-bas, sont-ils nostalgiques des quais du Rhône, comment voient-ils Lyon aujourd'hui... Autour de l'association Les Lyonnais de New York, Lyon Capitale a été à leur rencontre. Troisième portrait.

À la retraite, Hugues Jacquet passe pourtant plusieurs jours par semaine dans son bureau exigu du département de mathématiques de la prestigieuse Columbia University. “Je fais des maths”, dit-il simplement. Quand on lui demande comment il s’est retrouvé à New York, lui-même ne sait pas vraiment : “Ça n’était absolument pas un but. Pas même une envie.”

Encore surpris d’être là

Né à Oullins en 1939, il y habitera jusqu’aux années de collège, Hugues Jacquet arrive aux États-Unis en 1967 après avoir fini sa thèse au CNRS. Il étudie pendant deux ans à l’Institute for Advanced Study de Princeton, à une heure et demie au sud de New York. “J’étais très timide à l’époque. Mon directeur de thèse m’a poussé à y aller. Je suis encore surpris d’être là parfois. Il y a des jours où je me demande comment tout ça est arrivé. Mais comment regretter ?”

Columbia, ça ne se refuse pas

Le périple américain, qui devait durer au maximum deux ans, a pris une tout autre tournure lorsque le professeur de mathématiques a fait la rencontre d’une Américaine. “J’ai surpris tout le monde quand j’ai décidé de m’installer ici”, admet-il. Après avoir passé une année dans le Maryland, il s’installe à New York pour rejoindre sa femme. Professeur pendant quatre ans à la City University de New York, Hugues Jacquet se fait remarquer pour ses publications et se voit proposer un poste à l’université de Columbia. “Je ne pouvais pas refuser de travailler ici, vous avez vu l’endroit !” s’exclame-t-il en admirant l’immense campus situé sur la petite colline qui surplombe la ville.

Plus sûr de sa retraite aux US

Il mène aujourd’hui une paisible vie à Bronxville, à trente kilomètres au nord de Manhattan. “On m’a déjà dit que la vie en France est plus douce qu’à New York pour quelqu’un de mon âge. Mais, comme je n’ai jamais travaillé en France, j’aurais énormément de mal à toucher une retraite et à avoir une bonne assurance médicale.”

Lyon, Hugues Jacquet en parle les yeux en l’air, à la recherche de ses souvenirs. Il revient une fois par an pour voir sa famille. Et apprécier les avantages de la vie à la française. “Déguster un vrai café dans le Vieux-Lyon, manger de la charcuterie lyonnaise, boire du bon vin” sont autant de choses qui lui manquent. Mais il n’envisage pas pour autant de revenir en France. Son amour pour New York n’est pas à géométrie variable.

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