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Les sous-traitants du nucléaire veulent un statut unique

Les sous-traitants du nucléaire militent encore et toujours pour un statut unique au sein de la filière, qui leur permettrait de voir leurs compétences et la pénibilité de leur travail reconnues. Un meeting organisé en ce sens par l’association “Ma zone contrôlée” réunit ce week-end une centaine de personnes à Savasse, dans la Drôme, le long du Rhône, au fil duquel s’égrènent pas moins de quatre centrales en quelques centaines de kilomètres seulement.

Le lieu du meeting n'a pas été choisi par hasard. Entre Cruas et Pierrelatte, au cœur d'une vallée du Rhône que d'aucuns voient comme la zone la plus nucléarisée de France. Et pour cause, avec les sites du Tricastin, de Cruas, de Saint-Alban et du Bugey, quatre centrales nucléaires se succèdent en un peu plus de 200 kilomètres le long du fleuve.

90 % de sous-traitance

Cette concentration de centrales, outre les considérations environnementales, induit des problématiques sociales pour les travailleurs de la filière. En cette rentrée, une partie d'entre eux ont passé le week-end à discuter d'une évolution qu'ils appellent de leurs vœux depuis plusieurs années : la création d'un statut unique, dans un milieu où les sous-traitants sont légion.

Dans le nucléaire, près de 90 % des activités sont en effet aujourd'hui sous-traitées, à quelque 600 entreprises et 150 000 salariés. Intervenant sur des aspects spécifiques de la production comme la gestion des déchets, la décontamination ou encore le nettoyage, l'ensemble de ces travailleurs œuvre à la sécurité du processus, plaide l'association “Ma zone protégée”, créée en 2014 et basée à Savasse.

“La sûreté passe aussi par l’élimination de la précarité”

"Nous avons des collègues qui font de l'assainissement, ils dépendent de la convention collective du nettoyage. Or, tout comme les agents statutaires (CEA, EDF et Areva), nous participons à la sûreté des installations. Nos compétences sont spécifiques, loin d'être une industrie low-cost. Par ailleurs, ce sont des métiers exposés aux rayons ionisants. Il ne faut pas oublier la problématique de la pénibilité", expliquait ainsi Gilles Reynaud, secrétaire de l'association, à l'AFP.

Quant à songer à un éventuel démantèlement à venir des centrales, il doit se passer dans de bonnes conditions, ce qui nécessite, selon les militants, une prise en compte de tous les salariés de la filière. "La question de la sûreté passe aussi par l'élimination de la précarité", souligne Sylviane Poulenard, vice-présidente de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) basée à Valence.

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