La joueuse de tennis Caroline Garcia / (Photo by COREY SIPKIN / AFP)

Le "sacre familial" de Caroline Garcia au Masters

Le sacre de Caroline Garcia au Masters récompense "un projet familial" fait de hauts et de bas depuis son club de l'ASUL Tennis Villeurbanne.

C'est fait, Caroline Garcia est enfin sur le toit du monde. La Lyonnaise, impériale au service, a fait plier, la Bélarusse Aryna Sabalenka n°7 (7-6,6-4), dans la nuit de lundi à mardi à Fort Worth, au Texas, pour remporter son premier Masters. Elle est la deuxième française, après Amélie Mauresmo, à réussir cette performance planétaire. Un sacre qui résulte d'un" projet familial géré de main de maitre ", affirme son ancien entraîneur de la ligue du Rhône, Alain Reynaud.

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À l'ASUL Villeurbanne Tennis, où elle a débarqué à 9 ans après un rapide passage éclair dans un autre club, la jeune Caroline Garcia va développer son jeu auprès de Muriel Merolle, sa première coach. " Elle était de nature plutôt réservée, mais c'était tout de même une petite blagueuse", souligne pour Lyon Capitale l'actuelle directrice du club de Villeurbanne. Quand elle est arrivée au sein de l'ASUL, la  petite Lyonnaise "n'avait pas un niveau exceptionnel, elle était bonne, mais pas incroyable". Numéro 3 ou 4 de la ligue Lyonnaise. Son jeu était uniquement porté vers l'attaque et la puissance.

Un projet familial pour la réussite de leur fille unique

Après avoir connu des débuts difficiles, la jeune Lyonnaise se tourne vers la ligue du Rhône. Par  la détermination du père, Caroline Garcia est placée à 12 ans dans cette structure. " Dans la continuité de son parcours de 12 ans à 17 ans, elle est venue s'entraîner chez nous", affirme Alain Reynaud, son entraîneur à la ligue du Rhône.

Caroline Garcia est fille unique et pour ses parents, leur enfant deviendra une grande joueuse de tennis. Alain Reynaud souligne déjà à l'époque la détermination de la famille  de la future lauréate du Masters. "Si Caroline en est là aujourd'hui, c'est aussi grâce a ses parents. C'est un projet familial du père et de la mère" . "Caro", comme il l'a surnomme, avait à l'époque un jeu qui lui a tapé dans l'oeil : "elle avait une frappe de balle lourde et sèche, avec une grosse qualité physique. Malheureusement, à l'époque, elle faisait beaucoup de fautes". Et d'ajouter : "nous avons travaillé ensemble sur ça précision pour la faire progresser". 

Louis Paul Garcia n'en démordait pas. Il était toujours là, à encourager sa fille , que ce soit en match ou à l'entraînement. Une implication de tous les instants. Derrière le grillage du court, son ordinateur sur les genoux, il ne manquait pas une seule balle de sa fille. Son ancien entraîneur à la ligue confesse une comparaison flagrante Marion Bartoli. L'ancienne joueuse Française, originaire du Puy-en-Velay, a remporté Wimbledon en 2013 et a eu, tout comme Caroline Garcia, un père, très engagé dans le tennis. Deux chemins qui se ressemblent avec une aussi belle récompense.

Ses premiers pas en carrière

" J'ai arrêté de l'entraîner juste avant l'Open", confirme Alain Reynaud. Grâce à une wildcard (une invitation à un tournoi), Caroline Garcia participe à l'Open d'Australie où elle parvient à passer le 1er tour en battant l'Américaine Varvara Lepechenko (n°110) . Sous les ordres de Frédéric Fontang durant l'année 2011, elle se tourne rapidement vers son entraîneur de toujours, son père. Mais avec lui, elle peine à se faire un nom dans le tennis mondial, malgré une année 2018 avec une quatrième place mondiale.

En mai 2021, Caroline Garcia se "sépare" de son père après neuf ans de collaboration. "Le pilier familial a toujours été l'élément moteur, même si aujourd'hui son père n'est plus son entraîneur, il est toujours bien présent", reconnaît pour Lyon Capitale l'entraîneur de ligue du Rhône de tennis. Mais, à la suite de cette annonce et avec son nouveau coach Bertrand Perret, le niveau de jeu de la joueuse de tennis se métamorphose, jusqu'à ce sacre au Masters, le 8 novembre au Texas réunissant les huit meilleures joueuses mondiales. En conférence d'après match, la Lyonnaise exprime sa joie : "C'est le plus grand titre de ma carrière. J'ai déjà gagné pas mal de trophées, celui-ci est le quatrième cette année et à chaque fois, les émotions sont grandes." 


"Elle a les armes pour remporter un grand chelem" .
Muriel Merolle, sa première coach 


C'est donc le 4e titre de l'année en simple pour la joueuse lyonnaise, après les tournois de Bad Hombourg, en Allemagne, Varsovie, en Pologne, Cincinatti, aux Etats-Unis (Ohio) et le Masters de Fort Worth, au Texas.

Une passe de 4 flamboyante conclue aussi par une demi-finale à l'US Open, le 8 septembre à New York. Après quatre saisons compliquées, un changement d'entraîneur et de nombreuses blessures, la Lyonnaise clôture sa saison de la plus belle des manières. Caroline Garcia,  épaulée depuis le début de sa carrière, a voulu saluer son entourage, après son sacre texan. "Je voudrais remercier toute mon équipe présente en tribune, mais aussi partager ce trophée avec toutes les personnes qui m'ont accompagnée toutes ces années."

Pour la suite, sa première coach Muriel Merolle  dit d'elle qu'elle a  "les armes pour remporter un Grand Chelem" . Son confrère, Alain Reynaud, abonde en ce sens : "elle aurait pu gagner bien plus de tournois, c'est une Formule 1 et elle va continuer d'en gagner".  Grâce à cette victoire, la joueuse lyonnaise est assurée de terminer à la 4e place mondiale, après l'avoir commencé, au début d'année, à la 74e.

Lundi 14 novembre, Caroline Garcia sera à Villeurbanne, dans son premier club à l'ASUL Tennis. Un soirée pour fêter les nombreux exploits de la lyonnaise de ces derniers mois, dont sa  victoire au Masters WTA.

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